La Banque du Canada ouvre le bal des nouvelles baisses de taux

Le dollar a repris l'ascendant sur le marché des changes. Après deux semaines de valse-hésitation, il est monté à son plus haut niveau depuis février 2007 face à l'euro, refranchissant le seuil de 1,31, pour se hisser jusqu'à 1,3090, tandis qu'il faisait perdre de nouvelles plumes au huard canadien. Le dollar au nom d'oiseau a chuté à son plus faible cours depuis la mi-2005 face au grand frère des États-Unis, pour ne plus valoir que 0,8190.Oublié le franchissement en fanfare de la parité en septembre 2007, qui avait entraîné le huard à des plafonds de trente et un ans face au billet vert.DEJOUER LE RISQUE DE RECESSIONCette rechute n'a pas empêché la Banque du Canada d'ouvrir à nouveau les vannes du crédit hier, onze jours seulement après avoir participé à l'opération concertée de baisse d'un demi-point des taux directeurs de six grandes banques centrales. Elle a réduit de 2,50 % à 2,25 % le loyer de l'argent à l'issue de son conseil, laissant entendre qu'elle pourrait faire des gestes supplémentaires pour contrecarrer la crise financière et déjouer les risques de récession qui ne frappe pas encore le Canada, puisque l'institut d'émission table sur une croissance annuelle moyenne de 0,6 % cette année et en 2009. Le huard superstar était un bouclier contre l'inflation lorsque les matières premières flambaient, même pour le Canada qui en tire 60 % de ses recettes d'exportations. Le huard fort devenait un handicap dans la phase de refroidissement économique actuelle.Il ne fait aucun doute que la décision de l'institut d'émission d'Ottawa donne un avant-goût des futurs verdicts monétaires des cinq autres banques centrales concernées par l'opération coup de poing du 10 octobre. La prochaine à tenir son conseil est la Riksbank suédoise qui se réunit jeudi.La messe semble déjà dite : elle procéderait à une détente d'un quart de point de son taux directeur, le ramenant à 4 %. La Réserve fédérale américaine se réunit les 28 et 29 octobre. Son président, Ben Bernanke, a déjà ouvert la porte à un nouvel assouplissement du taux cible des fonds fédéraux, actuellement de 1,50 %, préconisant également un nouveau plan de relance. La Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre, qui se réunissent le même jour, devraient leur emboîter le pas le 6 novembre, cette dernière, qui part de haut à 4,5 %, disposant même d'une marge de baisse d'un demi-point. Seule la Banque nationale suisse, dont le rendez-vous trimestriel n'a lieu qu'en décembre, devrait manquer à l'appel.
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