Une reprise en main à vocation éthique

L'État compte bien imposer ses conditions aux banques qui vont recevoir des capitaux publics. Outre les engagements pris par les banquiers en matière de financement de l'économie, la puissance publique inclura en effet un volet éthique dans la convention que devra signer chaque établissement pour bénéficier de son soutien. Objectif, contraindre les banquiers à remettre de l'ordre dans leurs pratiques, afin d'éviter que les mêmes erreurs ne se reproduisent dès que le spectre de la crise s'éloignera.Seule mesure vraiment spécifique au secteur, les banques devront mettre au point une politique de rémunération incitant les opérateurs financiers à une bonne gestion des risques, notamment en évitant les comportements trop court-termistes. Facile à dire, mais nettement plus difficile à faire, même si les banques pourront s'appuyer sur les réflexions en cours au sein de l'Institut de finance internationale (IIF).Les autres engagements éthiques des banques seront calqués sur les nouvelles recommandations patronales Afep-Medef qui, bien que dévoilées au plus fort de la crise bancaire, ne sont pas spécifiques au secteur. Il s'agit notamment de mettre un terme au contrat de travail des employés nommés mandataires sociaux, afin qu'ils ne puissent plus cumuler les indemnités liées aux deux statuts. Mais aussi de mettre en place un comité de rémunérations et de plafonner les parachutes dorés des mandataires sociaux à deux ans de salaire (fixe et variable), ce qui est déjà souvent le cas en pratique. Les sociétés ne devront en outre accorder un parachute doré qu'en cas de départ forcé lié à un changement de stratégie ou de contrôle de la société, afin de ne plus offrir de " prime à l'échec ". Les organes patronaux préconisent aussi d'améliorer la transparence sur les rémunérations, et de mieux encadrer les régimes de retraites supplémentaires, actions gratuites et stock-options. Autant de mesures de bon sens, dont on peut se demander pourquoi il a fallu attendre le quasi-effondrement du système financier mondial pour les mettre enfin à l'ordre du jour. Sans doute soulagées d'échapper à des mesures plus sévères, les banques ont d'ailleurs fait savoir dès hier qu'elles comptaient se conformer à ces exigences dans les six mois.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.