Les caisses régionales se réaffirment comme " socle " du Crédit Agricole

S'étant défini ces dernières années comme un groupe européen à vocation mondiale, le Crédit Agricole revient à son histoire plus ancienne, celle où les caisses régionales étaient l'essence du groupe. Hier à Nice, lors de la clôture du congrès qui les réunit tous les deux ans, le secrétaire général de la Fédération Nationale du Crédit Agricole, Jean-Paul Chifflet, a été clair : les caisses régionales sont " le socle pérenne du groupe ". Estimant que l'expansion de la Banque verte, ces dernières années, avait pu conduire à une " dilution " de ses valeurs, le représentant de l'actionnaire majoritaire du groupe a jugé nécessaire de " moderniser notre différence ", en l'espèce passer " définitivement à l'entreprise coopérative ". Ainsi hier, alors que le cours de Bourse de Crédit Agricole SA explosait en Bourse (+ 15,74 % à 12,09 euros) au lendemain de l'annonce d'un renforcement de ses fonds propres de 3 milliards d'euros dans le cadre du dispositif mis en place par l'État (voir " La Tribune " d'hier), les caisses régionales dévoilaient leur vision à dix ans.Le congrès a décidé que ces valeurs seront affirmées dans le cadre d'un nouveau projet de groupe d'ici deux ans. Actionnaire à 54 %, mais se sentant " responsable à beaucoup plus que 100 % ", la fédération estime que " cela implique de mieux formaliser nos modes de réflexion et de dialogue sur les stratégies, sur l'allocation des fonds propres et sur les contrôles ".UN " VRAI CONSEIL D'ADMINISTRATION "Les caisses souhaitent être aux avant-postes et ont annoncé une organisation qui va dans ce sens. Ainsi, la SAS La Boétie, qui réunit les caisses régionales, se dotera-t-elle d'un " vrai conseil d'administration ", alors qu'elles fonctionnaient jusqu'à présent avec deux dirigeants et une assemblée générale. Ce ­conseil d'administration formel " donnera plus de corps " aux caisses. L'enjeu de ce conseil, précise le secrétaire général de la fédération, est de débattre " en amont des orientations et des décisions stratégiques, des choix structurants pour le groupe et des risques ". L'organisation interne s'accompagnera d'une affirmation des valeurs du mutualisme. Pour le président de la fédération, Jean-Marie Sander, la banque doit " faire de son identité un outil de conquête ". Et, pour renforcer cette identité, les participants du congrès ont décidé que tout client aurait désormais vocation à devenir sociétaire, alors que, jusqu'à présent, seuls les clients détenteurs d'un crédit étaient éligibles.Le tournant pris hier par le Crédit Agricole entend montrer qu'en période de crise et de défiance à l'égard du monde financier les notions de proximité et de relation de long terme sont des valeurs à mettre en avant pour, selon les mots du président Sander, " être l'un des piliers du système bancaire européen de demain ".
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