La Tata Nano révolutionne l'automobile

C'est ce lundi que le groupe indien Tata Motors lance à Bombay sa voiture à très bas coût, la Nano. Affichée à un prix de base d'environ 1.500 euros, cette petite voiture veut rendre l'automobile accessible aux très nombreuses populations, en Inde et dans les autres pays émergents, qui en sont privées à ce jour.Les carnets de commandes seront ouverts début avril, un coup d'envoi très attendu depuis la présentation du véhicule début 2008 à New Delhi. Les détails exacts de l'offre ne seront connus que ce soir, mais le prix magique de 100.000 roupies (1.500 euros) promis par le constructeur devrait être revu à la hausse.Fixé à ses équipes par le patron du conglomérat, Ratan Tata, en 2003, il doit en effet tenir compte de six années d'inflation. Il pourrait s'agir du prix à la sortie de l'usine, l'acheteur devant payer en supplément les taxes et frais divers.Le modèle de base vendu à ce prix sera plutôt rustique. Propulsé par un moteur à deux cylindres, il n'aura ni vitres électriques ni direction assistée, ni même air conditionné? Tata Motors devrait donc présenter aussi un ou plusieurs modèles de catégorie supérieure, mieux équipés et plus chers.Après son premier acompte début avril, le client devra attendre pour prendre livraison de sa Nano, la production ne montant que très progressivement en puissance en dépit de prévisions de ventes initiales entre 500.000 et 1 million de Nano par an en Inde. En septembre dernier, l'attaque d'une usine flambant neuve sur le point d'être achevée à Singur, au Bengale-Occidental, par des paysans dont les terres avaient été saisies a conduit le groupe à renoncer. La nouvelle usine, dans l'État du Gujarat, ne sera pas prête avant six mois, et d'ici là les Nano seront construites sur deux autres sites mais en quantités très limitées.pas d'unanimitéEn outre, l'arrivée de cette voiture à très bas prix est loin de faire l'unanimité. Si, pour beaucoup, Ratan Tata est un visionnaire et un bienfaiteur pour les classes moyennes émergentes désormais capables de s'offrir une voiture neuve et conforme aux normes modernes de pollution, d'autres, comme le Centre for Science and Environment de New Delhi, redoutent les dégâts de centaines de milliers de Nano sur les rues déjà saturées des grandes villes et sur la qualité de l'air.Une question demeure : faut-il s'attendre à une déferlante de Nano ? Pas sûr. Pour le professeur Dinesh Mohan, spécialiste des transports de l'Indian Institute of Technology de Delhi, la frange modeste des classes moyennes préfère consacrer ses revenus à des priorités telles que l'éducation de ses enfants, et continuer à rouler à moto, nettement plus économique.
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