SOCIÉTÉ générale cède à la pression

La pression était trop forte. Quatre jours après avoir annoncé en catimini l'attribution de 320.000 stock-options à ses quatre principaux dirigeants, la Société Généralecute; Générale a capitulé hier en rase campagne. Le président, Daniel Bouton, le directeur général, Frédéric Oudéa, et les directeurs généraux délégués, Didier Alix et Séverin Cabannes, ont décidé de « renoncer au bénéfice de l'attribution de ces stock-options », comme ils l'expliquent dans une lettre adressée ce matin à leurs salariés. Ils s'étaient déjà engagés vendredi à ne pas les exercer tant que leur banque bénéficierait d'un appui en fonds propres de l'État, mais ce geste n'avait pas convaincu, puisque les options n'étaient de toute façon exerçables qu'à partir de 2012, date à laquelle la Générale compte bien avoir remboursé l'État.Loin de se livrer à un mea culpa sur le fond, les quatre mandataires sociaux de la banque rouge et noire regrettent de n'avoir pas « su expliquer les mécanismes intrinsèquement complexes » d'un plan qui attribuait par ailleurs 3,1 millions d'actions gratuites à 4.803 salariés du groupe (dont 78 non-cadres). Face à la « forte indignation » de l'opinion et aux « manifestations d'incompréhension » de leurs clients et salariés, ils justifient cette décision par la volonté de « préserver [les] fonds de commerce et le pacte social de la Société Généralecute; Générale ».Outre les foudres des politiques (lire ci-contre), les patrons de la Générale ont subi la pression de leurs pairs, alarmés par les menaces de répression fiscale. Laurence Parisot aurait notamment alerté Jean-Martin Folz, le patron de l'Association française des entreprises privées (Afep), qui préside le comité des rémunérations de la Société Généralecute; Générale. Pour la patronne des patrons, en adoptant ce plan alors que son cours de Bourse était au plus bas, la Société Généralecute; Générale a violé le code d'éthique Afep-Medef sur la rémunération des dirigeants, qui prévoit de « prohiber les effets d'aubaine liés à un marché baissier ». BENJAMIN JULLIEN
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