Des patrons locaux coincés

Qui aimerait, par les temps qui courent, diriger les filiales françaises de Continental, Caterpillar ou 3M ? Mieux vaut avoir les nerfs solides, pour supporter séquestration, insultes, jets d'?ufs? Tout en essayant de respecter les décisions des groupes étrangers qui vous ont placé là. Lorsqu'une restructuration est mondiale, le dirigeant d'une filiale pèse relativement peu dans les choix. Tout juste peut-il faire valoir les progrès réalisés par tel ou tel site et tenter de faire pencher la balance. Mais une fois la décision prise, sa marge de man?uvre apparaît bien faible. Tout juste pourra-t-il obtenir, comme Nicolas Polutnik, le directeur général de Caterpillar France, une diminution du nombre de suppressions de postes et/ou l'amélioration des conditions financières de départ des salariés touchés. Mais quasi jamais l'abandon du plan de restructu- ration.C'est pourtant ce dirigeant local, le plus souvent, qui sera chargé d'informer les pouvoirs publics, maire et préfet en tête. Lui aussi qui sera, tout au long des négociations, l'interlocuteur officiel des salariés. Et éventuellement de la justice si ces derniers décident, comme c'est souvent le cas, de la saisir. Les syndicats n'en ont pas toujours conscience. François Gérard, le président de Continental France, s'étonnait ainsi fin mars d'une demande des salariés de l'usine de Clairoix auprès du tribunal de grande instance de Sarreguemines. « Il est indiqué dans cette requête que les dirigeants de Continental AG, basés à Hanovre, auraient dû présider le comité central d'entreprise. Or, seuls les dirigeants de Continental France sont légalement compétents pour présider cette instance », rappelait-il. O. E.
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