Le doute sur la solidité des banques américaines risque de persister à Wall Street. Après que Bank of America a annoncé, lundi, d'imposantes provisions dans la perspective de pertes sur crédit, Morgan Stanley, la cinquième banque du pays en terme d'actifs, a dévoilé hier un résultat net négatif pour le deuxième trimestre d'affilée. La perte de l'établissement s'est inscrite à 177 millions de dollars, mais celle applicable à l'ensemble des actions ordinaires s'est élevée à 578 millions de dollars, soit 57 cents par action alors que les analystes tablaient sur 8 cents. Son produit net bancaire s'est effondré de 62 % à 3 milliards de dollars.Sans une dépréciation liée à sa dette obligataire, « Morgan Stanley aurait été profitable au trimestre » dernier, a assuré, son PDG John Mack. L'établissement a accusé une perte de 1,5 milliard de dollars liée au renchérissement du coût de sa dette obligataire. Mais il a aussi inscrit à son bilan une perte nette de 1 milliard de dollars due à son exposition dans l'immobilier. De plus, les deux principales activités du groupe ont accusé une forte chute de leurs bénéfices (titres, gestion de fortune) tandis que les pertes se sont creusées dans la gestion d'actifs, s'inscrivant à 418 millions de dollars, contre 72 millions au cours de la période correspondante de 2008. dividende réduit de 81 %La banque a aussi précisé que, en décembre, ses pertes s'étaient élevées à 1,3 milliard de dollars. En adoptant le statut de holding bancaire, la banque publie désormais ses comptes au 31 décembre et non plus fin novembre.Alors que Wells Fargo (qui a confirmé hier un bond de 53 % de son résultat net à 3,05 milliards de dollars) JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Citigroup et Bank of America ont toutes affiché des bénéfices, Morgan Stanley est la première grande banque à accuser une perte au premier trimestre. À la mi-séance, le titre Morgan Stanley perdait hier 2 % à 24,15 dollars. Les investisseurs ont été surpris par les résultats du groupe mais ont aussi peu apprécié le fait que son dividende ait été réduit de 81 % à 5 cents par action, une mesure qui doit lui permettre d'économiser 1 milliard de dollars par an. La banque a par ailleurs réduit ses effectifs de 5 % depuis le début janvier et sabré de 46 % la rémunération de ses cadres. Elle s'estime ainsi en mesure d'atteindre l'objectif de 2 milliards d'économies annuelles qu'elle s'est fixé.Sans attendre le résultat des « tests de stress » que doivent annoncer demain les régulateurs américains aux 19 plus grandes banques du pays, la direction de Morgan Stanley a annoncé son « désir de rembourser les fonds du Tarp », le plan de stabilisation du secteur financier. Morgan Stanley met en avant des coefficients de solvabilité « robustes », dont son ratio Tier 1 qui s'inscrit à 16,4 % et à 12,9 %, une fois exclus les 10 milliards de dollars perçus dans le cadre du Tarp, contre 9,2 % pour sa rivale JPMorgan Chase.

latribune.fr

07 Mai 2009, 1:42

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