Une assurance sur mesure pour l'exposition Corot à Reims

contratL'exposition « De Corot à l'art moderne » qui s'achève cette semaine au musée des Beaux-Arts de Reims est exceptionnelle par la valeur globale des toiles exposées qui avoisine les 200 millions d'euros. Un montant rarement atteint dans une collectivité locale française. Aux côtés de 31 ?uvres de Corot ? dont 27 appartiennent à Reims ?, ce sont plus de 43 autres tableaux qui sont présentés parmi lesquels ceux de Paul Cézanne, de Pierre-Auguste Renoir, de Claude Monet, Henri Matisse ou Wassily Kandinsky.« La ville de Reims a un contrat d'assurance annuel dit à ?aliments?, c'est-à-dire qu'il évolue en fonction des expositions temporaires, mais son seuil maximal de garantie est fixé à 7 millions d'euros », indique Annie Carry, chef du service assurances de la ville de Reims. « Or plusieurs pièces exceptionnelles de cette exposition dépassaient chacune les 10 millions d'euros, il fallait donc trouver une solution spécifique », explique-t-elle. Après un appel d'offres, la compagnie Hiscox, émanation de l'un des syndicats du Lloyd's de Londres, qui assure déjà le contrat annuel du musée de Reims, l'a remporté. L'assureur dispose en effet d'une forte expérience dans ce domaine.« Aujourd'hui, 5 à 10 demandes des collectivités territoriales par an concernent des expositions dont la valeur à assurer dépasse les 100 millions d'euros », indique Charles-Henri Pavie, souscripteur spécialisé en assurance des expositions chez Hiscox, qui ajoute que le nombre de ces demandes a doublé en deux ans. réactivité et souplessePour faire face, l'assureur a mis en place une équipe dédiée. « Dans le cas de cette exposition à Reims, il a fallu être très réactif car, jusqu'au dernier moment, la liste définitive des ?uvres à assurer n'était pas fixée. De plus, il y a eu deux dates d'effet du contrat puisqu'il y a eu deux arrivages de tableaux, un premier en décembre 2008 et un second en février juste avant l'ouverture de l'exposition », souligne-t-il.Le contrat dit « clou à clou » couvre toutes les dégradations pouvant être commises pendant le transport des tableaux de leur lieu de départ jusqu'à Reims ; pendant la période transitoire sur leur lieu de conservation avant l'ouverture de l'exposition (certains ont été gardés au Louvre, d'autres à Reims) ; lors de l'accrochage ; pendant l'exposition ; et même après, jusqu'au 30 juin, date finale de leur retour dans leur musée d'origine. La ville est responsable jusqu'au constat d'état des ?uvres contradictoire réalisé au retour de celles-ci dans leur musée respectif.Le coût de l'assurance pour cette seule exposition de trois mois s'est élevé à 90.000 euros pour la mairie de Reims. Ce montant s'ajoute aux 15.000 à 20.000 euros que débourse chaque année la municipalité pour ses expositions temporaires. Cette manifestation de prestige n'a cependant pas conduit à une envolée du budget global consacré par la ville à la culture qui n'a augmenté que de 2,6 % entre 2008 et 2009 à 35,4 millions d'euros. Et elle a attiré sur les deux premiers mois (de fin février à fin avril) plus de 23.000 visiteurs sans compter l'affluence lors des week-ends prolongés de mai. n
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