Retour en grâce des convertibles

Les années se suivent mais ne se ressemblent (vraiment) pas sur le marché des obligations convertibles. Cette classe d'actifs décriée en 2008 figure aujourd'hui parmi les plus beaux retours en grâce. Ainsi, comme nous le relevions dans ces colonnes en début d'année, de nombreuses convertibles présentaient alors des valorisations totalement aberrantes. Pour s'en convaincre, il suffisait de comparer l'évolution de la prime de rendement (spread de crédit) offerte par une sélection d'obligations convertibles avec celle délivrée par les obligations classiques des mêmes émetteurs. L'investisseur pouvait obtenir un rendement plus élevé sur les convertibles. Paradoxalement, le porteur était en quelque sorte rémunéré pour détenir un droit de conversion dans une action et bénéficiait des clauses de protection en cas de changement de contrôle, spécifiques aux obligations convertibles, qu'il ne trouve pas sur les obligations classiques. Mais cette inefficience de marché, justifiée par les flux de vente provenant des hedge funds après la faillite de Lehman Brothers, touche aujourd'hui à sa fin. Et la valorisation des convertibles en a directement profité, au plus grand bonheur des investisseurs fidèles à cette classe d'actifs. Ainsi, depuis son point bas d'octobre 2008, la volatilité implicite des convertibles les plus importantes du gisement a rebondi de 10 points alors que celle de leurs actions sous-jacentes a fortement diminué. Et depuis le début de l'année, l'indice Exane ECI sur les convertibles européennes s'est adjugé 9 % alors que le Stoxx 50 reste étal. Il reste de nombreuses opportunités sur ce marché comme en témoigne le rendement actuariel supérieur à 8 % pouvant encore être obtenu sur une sélection de 18 obligations ou le profil participation à la hausse-protection à la baisse exceptionnel des 8 dernières émissions. Sur chacune d'elles, l'investisseur obtiendrait un rendement positif s'il conservait la convertible jusqu'à l'échéance mais il pourrait par ailleurs bénéficier avec une forte sensibilité d'un rebond de l'action sous-jacente. nPar Laurent Roussel, directeur adjoint de la recherche chez Exane Derivatives.
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