Et Sarkozy réinventa...

Plus solennel que substantiel, le discours, hier à Versailles, de Nicolas Sarkozy restera comme une rupture dans le quinquennat. Sobre, le président n'a cité ni Guy Môquet, ni Jean Jaurès. Il s'est situé au-dessus de la mêlée ? sa seule grande référence aura été au Conseil national de la Résistance du général de Gaulle. Face à la crise ? « qui n'est pas finie » (il a raison), le président juge que le modèle français n'est pas obsolète, qu'il redevient même « à la mode » ? c'est vrai aussi, à ce qu'en disent « Newsweek », le « Financial Times » et « The Economist ». Ce modèle souffre de « quelques faiblesses » ? exact toujours. Il faut profiter de la crise pour continuer à le rendre plus performant ?, on ne peut qu'approuver ! À partir de là, comme il refuse, face à l'explosion des déficits, le recours à la « rigueur », Nicolas Sarkozy trouve, avec le grand emprunt national, de nouvelles marges de man?uvre. Une idée? empruntée au PS ? l'emprunt était l'une des rares propositions, originales de son contre-plan de relance. Le président s'inspire en réalité d'autres hommes d'État, des Pinay, Giscard, Barre, Balladur et autres. Les grands emprunts sont toujours, au départ, pavés de bonnes intentions. Ils ont parfois coûté très cher ? à l'État ou aux petits épargnants. Un grand emprunt national, avant d'être un outil financier, est d'abord une opération politique, l'instrument d'une mobilisation autour de grands projets d'avenir. Aujourd'hui, l'État emprunte déjà tous les jours sur les marchés. L'idée, c'est d'y impliquer directement les Français. D'augmenter donc, par une autre voie, la dette de l'État. Un changement plus solennel que substantiel.Un choix plus politique que financier.
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