Trois trimestres de perte pour Morgan Stanley

queL'adoption du statut de holding bancaire, des comptes désormais présentés sur une base calendaire et des milliards de dollars remboursés au Trésor. Pour Wall Street, les similitudes entre Goldman Sachs et Morgan Stanley s'arrêtent là. Car, une semaine après que sa rivale a dévoilé des résultats qui ont époustouflé les opérateurs de marché ? et scandalisé certains politiciens ?, la banque dirigée par John Mack a publié hier une troisième perte trimestrielle consécutive, supérieure aux attentes des analystes. Au deuxième trimestre 2009, sa perte nette applicable aux actions ordinaires du groupe s'est élevée à 1,25 milliard de dollars contre un bénéfice de 1,1 milliard pour la période correspondante de 2008.L'établissement a souligné que le fait d'avoir remboursé 10 milliards de dollars perçus dans le cadre du plan de soutien à la finance (Tarp) a occasionné une charge exceptionnelle de 850 millions de dollars. Il a aussi précisé que la hausse du coût de sa dette obligataire lui avait coûté 2,3 milliards de dollars. Sans ces éléments, Morgan Stanley aurait été « solidement rentable », a assuré John Mack. Ces propos n'ont pas rassuré Wall Street, où l'action de la banque reculait hier en matinée, les analystes notant que le produit net bancaire a chuté de 11 % à 5,4 milliards de dollars et que ses principaux métiers ? activités de marché institutionnelles incluant le trading et la banque d'investissement, gestion de fortune et gestion d'actifs ? ont tous accusé des pertes avant impôts. Au trimestre dernier, la banque a finalisé la création d'une coentreprise de courtage avec Citigroup, baptisée Morgan Stanley Smith Barney, opération qui lui a coûté 2,75 milliards de dollars en numéraire.stratégie agressive« Nous ne sommes pas satisfaits de notre performance dans certains domaines du courtage et de la gestion d'actifs, et prenons des mesures pour obtenir de meilleurs résultats », a indiqué John Mack, alors que le groupe a insisté sur le fait que 2009 constituait une « année de transition ». Morgan Stanley continue à payer son tribu à la crise ? ses pertes dans l'immobilier se sont inscrites à 700 millions de dollars au trimestre dernier ? et limite désormais la prise de risque. À l'inverse, Goldman Sachs, qui la semaine dernière a publié un résultat net de 3,4 milliards de dollars, poursuit une stratégie agressive, notamment dans le courtage pour compte propre. Le directeur financier de Morgan Stanley, Colm Kelleher, a indiqué hier que la banque avait adopté une approche « plus constructive » sur les marchés. Malgré sa contre-performance, l'établissement a mis de côté 3,9 milliards de dollars, soit 72 % de ses revenus, pour rémunérer ses équipes et éviter une hémorragie parmi ses troupes. Pour l'analyste Brad Hintz chez Sanford C Bernstein, « c'est un très bon trimestre pour être un employé de Morgan Stanley. Je ne suis pas sûr que ce soit aussi bien d'être actionnaire ».
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