Un bol d'oxygène pour les entreprises aéronautiques européennes

C'est la seule bonne nouvelle du moment. Alors que les entreprises aéronautiques françaises et européennes craignent de voir leurs cadences de production remises en cause par les difficultés des compagnies aériennes, la remontée du dollar face à l'euro constitue un bol d'oxygène.Dans un secteur où, en Europe, la majorité des coûts est libellée en euros pour des recettes essentiellement (voire exclusivement pour certains) en dollars, la faiblesse du billet vert ampute les marges des entreprises européennes. Et entraîne une énorme perte de compétitivité face aux concurrents américains, dont les coûts de production sont devenus moins chers de 30 % à 40 % que ceux des européens. Selon une étude récente de l'assureur-crédit Euler Hermes, une appréciation de 10 centimes de l'euro par rapport au dollar a un impact compris entre 5 % et 40 % du revenu d'exploitation des constructeurs et équipementiers européens. La remontée du dollar permet à certains industriels, comme Latécoère, de contracter de nouvelles couvertures, au cas où la monnaie américaine dégringolerait à nouveau.EPEE DE DAMOCLESS'il remonte à vive allure au cours de ces dernières semaines par rapport à ses plus bas niveaux, où il a plongé à 1,60 pour un euro, le dollar n'en demeure pas moins à un niveau encore pénalisant pour les industriels européens. " Le dollar constitue toujours une épée de Damoclès pour les avionneurs et équipementiers européens ", estime Nicolas Lioret, conseiller sectoriel chez Euler Hermes. Et ne devrait pas remettre en cause la politique de délocalisation de la production dans les pays en zone dollar ou à faibles coûts de main-d'oeuvre, justifiée, par les directions, par la faiblesse du dollar. Aussi une appréciation dans la durée du billet vert deviendrait-elle embarrassante pour les entreprises comme Airbus, Safran... Elle pourrait faire des vagues au sein des salariés français si elle ne s'accompagnait pas de relocalisation. Un scénario jugé pour l'heure improbable par les différents états-majors, qui mettent au contraire en avant la nécessité d'équilibrer la base de coûts et de protéger leur groupe des fluctuations monétaires.Les groupes de luxe français se réjouissent" Voilà enfin une très bonne nouvelle ", se réjouit-on en coeur chez LVMH ou encore Pernod-Ricard. Le secteur du luxe reste structurellement l'un des plus exposés à la problématique devise. En moyenne, 50 % des ventes y sont réalisées en dollars et monnaies liées. Et même si la production commence tout doucement à s'internationaliser, les sacs Louis Vuitton ou Hermès, les cognacs et autres champagnes continueront à être produits en France, image de marque ou appellation contrôlée oblige. La remontée du dollar débutée en juillet ralentira donc fortement l'impact négatif des devises sur les ventes et les marges. Chez LVMH, cet impact sur la croissance organique était de 7 points au premier semestre 2008 et n'est plus que de 5,5 points au troisième trimestre. S. L.
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