L'affaire IMS-Jacquet Metals inquiète l'Adam

En prenant près de 20 % d'IMS, Jacquet Metals ne se doutait certainement pas qu'il risquait de soulever des questions d'ordre bien plus général sur la réglementation boursière relative aux franchissements de seuil et aux déclarations d'intention dès lors qu'un actionnaire franchit les 20 % d'une société. Depuis la mi-septembre, Jacquet Metals, qui détient aujourd'hui 19,5 % d'IMS, multiplie les propos sur ses intentions, au point de brouiller l'information délivrée au marché. Il n'empêche. Il apparaît que Jacquet Metals n'a pas l'intention de lancer une OPA ou OPE sur IMS, mais qu'il souhaite en prendre lecontrôle opérationnel avec une idée précise des décisions stratégiquesà prendre.Alors que le marché s'attend à ce qu'il dépasse les 20 %, Colette Neuville s'empare du dossier. Il est clair que rien n'interdit la prise de contrôle rampante. Souveraine, l'assemblée générale décidera si elle accorde son soutien à Jacquet Metals ou non. À condition toutefois d'être bien informée. Or, bien souvent, " cette déclaration de seuil ne sert à rien. Stéréotypée, elle se réduit à une simple formalité, n'engageant en rien ceux qui ont l'obligation de la faire et n'ajoutant rien ou presque à l'information de marché ", explique Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam). Pourtant, " c'est la seule possibilité pour les actionnaires d'obtenir des précisions officielles sur les intentions de celui qui entend prendre le contrôle ", ajoute-t-elle. D'autant que, en l'absence d'offre, aucune note d'information (ni aucune note en réponse) n'est obligatoire. Les actionnaires sont privés non seulement de prime de contrôle, mais aussi d'informations.Aussi, pour que l'actionnaire puisse décider, Colette Neuville prie-t-elle l'AMF d'user de son pouvoir pour demander à Jacquet Metals de confirmer dans sa déclaration plusieurs éléments : souhaite-t-il prendre le contrôle opérationnel de la société sans lancer d'OPA ? Puis de préciser ses intentions lors de la prochaine AG : combien de représentants au conseil de surveillance ? Envisage-t-il la révocation de tout ou partie des membres actuels ? Confirme-t-il son intention d'appliquer la stratégie exposée aux analystes financiers quant aux cessions et fermetures d'activité ?UNE REQUETE NECESSAIRECette requête ne vise pas uniquement Jacquet Metals. Mais l'ensemble des sociétés. Elle ne réclame pas non plus une réforme législative. Il suffit que l'AMF soit plus exigeante. Cela pourrait être opportun alors que de nombreuses entreprises dont les cours de Bourse se sont effondrés vont devoir faire face à l'assaut de prédateurs en quête de bonnes affaires.
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