Asymétrique ! " Pour Ronald Black, le directeur général de Wavecom, Gemalto a un intérêt stratégique évident à racheter la société spécialisée dans les modules électroniques de communication entre machines (M2M). " Alors que le marché de la carte à puce est en train de se banaliser, Gemalto entrerait ainsi sur les solutions de communication de demain ", explique Ronald Black. Preuve, selon lui, de l'importance de cette opération pour Gemalto : le groupe n'a pas hésité à lancer un projet d'OPA hostile, " une démarche inhabituelle et risquée dans le monde du high-tech ". En revanche, pour sa direction, Wavecom n'a aucun intérêt à s'adosser au numéro un mondial de la carte à puce alors que son positionnement sur le marché du M2M devrait commencer à payer. D'autant que " les synergies avec Gemalto sont extrêmement limitées, aussi bien en matière de réduction de coût que d'optimisation de la R&D ", ajoute Michel Allard, le président de Wavecom.UNE " QUESTION DE PRIX"Si la direction de cette entreprise assure réfléchir à " toutes les solutions " de défense, sa stratégie vise avant tout à mieux faire ­connaître le positionnement de la société auprès des investisseurs pour pousser Gemalto à relever le prix de son OPA, actuellement fixé à 7 euros par action. Ronald Black a d'ailleurs reconnu qu'en pareille situation " c'est toujours une question de prix ". Combien Gemalto devrait-il ajouter pour régler le problème de l'asymétrie de son offre ? La direction de Wavecom ne souhaite pas répondre à cette question. Elle rappelle que l'Autorité des marchés financiers (AMF) n'a pas encore rendu sa décision concernant le projet d'offre de Gemalto et qu'elle aura ensuite une semaine pour présenter sa réponse.Mais, dans le contexte boursier actuel, la défense s'annonce ­compliquée. Au moins 40 % du capital de Wavecom sont entre les mains d'investisseurs non identifiés. Ces derniers pourraient être tentés d'apporter leurs titres à l'OPA pour récupérer des liquidités même si leur prix de revient est largement supérieur aux 7 euros offerts par Gemalto. Or le fabricant de cartes à puce a fixé le seuil de réussite de son OPA à 50,01 %.

latribune.fr

04 Nov 2008, 11:43

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