Gazprom rattrapé par la tourmente financière

Au regard de la crise financière et de la conjoncture actuelle, le début de l'année, époque bénie pour les groupes énergétiques, paraît désormais bien loin. C'est l'amer constat qu'a dressé hier Gazprom à l'occasion de la publication quelque peu décalée de ses résultats... du premier trimestre (clos fin mars). Et forcément à l'époque, avec des cours en pleine progression, l'état des lieux n'était pas le même. L'euphorie était de mise si l'on en croit les chiffres publiés hier avec un résultat net consolidé en forte hausse de 30 % à 273,44 milliards de roubles (7,88 milliards d'euros) et un bénéfice d'exploitation tout aussi bondissant à 365,63 milliards de roubles (10,54 milliards d'euros).Depuis, le retour à la réalité ne s'est pas fait en douceur. La décrue des cours du pétrole a précipité la chute du cours de Bourse. L'action Gazprom, qui a coté jusqu'à 400 roubles début juillet, n'en vaut plus qu'une petite centaine aujourd'hui. Cette agonie boursière s'est bien entendu poursuivie depuis septembre avec la crise financière et les conséquences que l'on sait sur les marchés, la Russie ayant à cet égard payé l'un des plus lourds tributs en Europe. Le revers est important pour Gazprom qui rêvait encore au début de l'été de se hisser dans un horizon de sept à huit ans au premier rang des capitalisations boursières mondiales.Désormais il en est loin. Et sa priorité va être de gérer le court terme. Car, en ces temps de disette sur les marchés de crédit, Gazprom peine à trouver de nouvelles liquidités. D'autant que le mastodonte est déjà lourdement endetté avec près de 42 milliards de dollars d'engagements au terme de son premier trimestre. Hier, le groupe indiquait que le contexte actuel pourrait affecter sa capacité d'emprunt ou de refinancement de sa dette déjà existante. Une situation d'autant plus critique que, selon les chiffres de l'agence Bloomberg, le gazier doit faire face à des échéances de 6,6 milliards de dollars l'an prochain et de 12,5 milliards de dollars en 2010.EN QUETE DE FINANCEMENTE t s'il n'y avait que cela. Le secteur énergétique est particulièrement gourmand en capitaux. Or Gazprom se retrouve aujourd'hui dans l'incapacité de financer ses développements à venir. Un problème de taille à l'heure où les principaux gisements desquels il tire sa production tendent à voir leurs réserves s'amoindrir. Récemment, au début du mois, Gazprom ainsi que Rosneft, Loukoïl et TNK-BP ont appelé le Premier ministre Vladimir Poutine à leur venir en aide afin d'obtenir les fonds nécessaires pour financer leur projet et faire face à leurs échéances de crédit.
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