Les petits magasins italiens souffrent

L'exhortation aux consommateurs italiens de faire abondamment des cadeaux de Noël est venue des plus hautes instances du gouvernement. « Je vous dis de faire la campagne des cadeaux de Noël exactement comme les années précédentes », a lancé il y a dix jours le président du Conseil, Silvio Berlusconi. À vue d'?il, dans les artères commerciales de Rome ou de Milan, son conseil « de dépenser » semblait hier avoir été suivi durant ces derniers jours avant le réveillon. Mais souvent les magasins affichent déjà des « rabais » importants, alors que les soldes officiels ne commenceront que les 2 et 3 janvier.Tous les commerçants ne profitent pas de la même façon de la ruée sur les achats de fin d'année. Confirmant une tendance de ces dernières années dans la péninsule, la grande distribution tire mieux son épingle du jeu que les traditionnels petits magasins, encore très présents. Les grandes surfaces sont perçues comme étant plus compétitives et proposant des horaires d'ouverture plus larges. Ainsi, au c?ur de Milan, près de la cathédrale, le grand magasin Rinascente a enregistré samedi dernier le chiffre d'affaires journalier le plus élevé de son histoire, soit plus de 2 millions d'euros.La chute de la confiance des commerçants, qui a touché en novembre son plus bas niveau depuis trois ans et demi, est donc beaucoup plus marquée pour les petits commerçants que les grandes enseignes, selon l'étude mensuelle de l'institut de recherche Isae auprès d'un millier de commerces. Si la grande distribution juge encore « positive » la tendance de ses ventes, les petits magasins la jugent « négative ».Cette tendance se confirme sur l'évolution des ventes sur l'ensemble de l'année 2008?: les chiffres d'affaires sont en hausse de 2 % dans les grandes enseignes, tandis que les ventes ont baissé de ? 1,1 à ? 1,9 % dans les commerces employant moins de six salariés. Du coup, 17.714 commerces ont fermé leurs portes depuis le début de cette année, signe que la concentration dans la distribution italienne est en route?: la disparition des commerces est quatre fois plus élevée en 2008 que durant l'ensemble de la décennie précédente. La moitié des ventesLa grande distribution, au moins pour moitié sous enseigne étrangère (Auchan, Carrefour, Lidl, Darty, Zara, Décathlon?), représente aujourd'hui plus de la moitié des ventes en Italie, contre seulement 36 % en 1996.Un autre type de distribution est en pleine expansion?: les « outlets », situés à proximité de plusieurs centres urbains. Leurs ventes au rabais d'habits de marque des saisons précédentes sont en plein boom avec une croissance annuelle de plus de 10 %, voire 40 % pour ceux de Parme et de Novara.Frank Paul Weber, à Milan
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