L'immobilier réserve encore des surprises

Tout le monde semble d'accord sur ce point : les marchés immobiliers vont être en berne au cours des prochaines années. L'inévitable retournement du cycle immobilier traditionnel, après dix ans d'une forte progression des prix, a joint ses effets au déclenchement inattendu d'une crise financière majeure née en partie de l'excès de crédit pour le logement. Cette crise se traduira, au-delà d'une chute durable du nombre de transactions, par une forte baisse des prix, d'ailleurs souhaitable pour relancer une demande ainsi rendue solvable.baisse des taux d'intérêtLes uns et les autres présentent des scénarios très précis d'évolution. Aucun n'est vraiment convaincant. En effet, la situation économique et financière est insaisissable. C'est pourtant bien elle qui déterminera l'avenir des marchés immobiliers.Parmi les points négatifs justifiant une prévision déflationniste, figurent la perte de confiance des ménages, la désolvabilisation de la demande liée à des prix et des conditions d'emprunt élevés, les restrictions de crédit imposées par les banques, l'attentisme des acquéreurs et des vendeurs.Pourtant, des perspectives plus favorables s'ouvrent : la baisse des taux d'intérêt qui s'est engagée pourrait se poursuivre à un niveau exceptionnel. Or, c'est un facteur déterminant pour tout acheteur. De plus, l'immobilier reste, pour les Français et les investisseurs étrangers, une valeur refuge qui, en période de crise, est bien tentante. On l'a déjà vu après le 11-Septembre.amortissement fiscalLa volonté d'accéder à la propriété reste toujours aussi forte, encouragée par les pouvoirs publics avec le doublement du prêt à taux à taux zéro et l'institution pour l'acheteur d'un début d'amortissement fiscal. Par ailleurs, les loyers privés restent à des niveaux si élevés et sur un parc si restreint que les locataires susceptibles de devenir propriétaires auront tout intérêt à mettre en ?uvre leur projet dès que le financement bancaire sera favorable.Certes, les prix de l'immobilier sont élevés en France, tout le monde en est d'accord. Mais les prix ne peuvent se déterminer par décret. Ils sont liés à un déséquilibre très fort entre l'offre et la demande, qui n'est pas près de se résorber. Si les prix de l'ancien ont presque rejoint ceux du neuf lors du haut de cycle de 2007, c'est bien parce qu'il existe une très importante pénurie de logements par rapport à la demande solvable qui s'exprime. C'est seulement lorsque les promoteurs privés et les constructeurs sociaux seront parvenus, sur plusieurs années consécutives, à construire 500.000 logements par an, bien répartis dans les secteurs urbains, que le marché de l'immobilier se rééquilibrera durablement. C'est avec des logements neufs bien situés, bien conçus et adaptés aux contraintes environnementales actuelles que les marchés de l'immobilier pourront durablement se réguler. n* Président de la Chambre des notaires de P
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