Augmentations de capital vitales

La semaine dernière, nous pronostiquions des appels aux marchés de la part des compagnies industrielles. C'est confirmé : vendredi, Saint-Gobain et Lafarge ont annoncé chacune une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros. Renforcer les fonds propres a l'avantage de rassurer les prêteurs et de diminuer les taux d'intérêt. L'effet a été immédiat : les primes sur les CDS de Saint-Gobain et de Lafarge ont baissé de 50 points de base (0,5 %). L'augmentation de capital permettra donc de diminuer le coûts des emprunts et d'améliorer les résultats. Dans le cas de Lafarge, le cours de Bourse n'a même pas baissé, malgré la dilution. C'est le cercle vertueux espéré. Tout cela est très positif pour la qualité de crédit des industriels, sans nuire aux intérêts des actionnaires. Il est probable que d'autres sociétés industrielles vont se présenter. Mais il faut pour cela avoir un « business model » robuste : être dans un secteur pas trop concurrentiel et avoir un bon outil de production et un bon fonds de commerce. Augmenter le capital ne sera pas à la portée de toutes les sociétés. Dans de nombreux cas, le cours de Bourse baisserait en dessous du prix d'émission. C'est ce qui se passe quand une société n'a plus de valeur intrinsèque et que le cours de l'action ne représente plus que l'option d'un éventuel rétablissement. Ainsi, les banques, qui sont de gros emprunteurs et ne vivent que de la confiance des prêteurs, auraient tout avantage à lancer des augmentations de capital. Elles diminueraient le coût de financement qui est pour elles une composante majeure du compte de résultat. Mais elles n'y arrivent pas. Les quelques augmentations de capital tentées par des banques britanniques en fin d'année dernière se sont mal passées. Pour les banques, l'intervention des États est indispensable car les augmentations de capital nécessaires dépassent ce que la Bourse peut accepter. L'intervention de l'État aboutira rapidement à la nationalisation pure et simple. D'ailleurs, dans tous les pays, même aux États-Unis, la nationalisation des banques est envisagée sérieusement, puisque la Bourse leur refuse les augmentations de capital.
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