Mediapart, Rue89 et Bakchich font évoluer leur modèle

L'indépendance coûte cher. Toile de fond du site d'information Mediapart, la devise se vérifie après tout juste un an d'activité : le site, qui a levé 3,7 millions d'euros, cherche à boucler un nouveau tour de table de 2 millions d'euros et a révisé ses objectifs à la baisse. Il n'est pas le seul. Embarqués dans l'aventure des « pure players » (sites d'information non adossés à un média traditionnel), Bakchich et Rue89 tâtonnent aussi à la recherche d'un modèle économique.Ces nouveaux acteurs de l'information se sont pourtant fait un nom. « Sur Internet, nous avons réussi à imposer rapidement une marque forte », explique Nicolas Beau, directeur de la rédaction du site Bakchich et ancien du « Canard enchaîn頻. Une véritable performance pour ces sites, dont les audiences sur le Web restent modestes (entre 500.000 et 1 million de visiteurs uniques par mois).espace de venteGagnant contre l'anonymat du Web, les « pure players » luttent pour faire émerger un modèle rentable. Basé sur un accès 100 % payant dans un univers du tout gratuit, Mediapart cherche à compenser l'évolution réduite de son nombre d'abonnés (12.300) par de nouveaux relais de croissance (lire ci-contre), comme la revente de contenus aux tiers, ou l'e-commerce, en lançant un espace de vente de livres ou DVD.« Il faut trouver des solutions mixtes », affirme Nicolas Beau. Hormis l'édition hebdomadaire de Bakchich payante en PDF, le site a rendu payant l'accès à sa rubrique « Les Off », et compte élargir son espace payant à ses archives. Chez Rue89, l'information reste totalement gratuite. « Mais en 2009, la publicité n'a représenté que 40 % de nos revenus », explique Pierre Haski, président du directoire, alors qu'à l'inverse, le chiffre d'affaires issu des activités extérieures (conception de sites, formation, vente de contenus, etc.) progresse rapidement. Récemment, le site a lancé un mur virtuel sur lequel les internautes peuvent acheter de l'espace (donateurs et annonceurs s'y côtoient).« D'autres sites nous ont demandé de construire ce type de mur pour eux. À terme, cela pourrait représenter une source de revenus appréciable », se félicite Pierre Haski. Pour le moment, aucun modèle économique ne s'est imposé. « Mais le vrai problème reste la crise. Si elle dure deux ou trois ans, je ne vois pas comment on pourra s'en sortir », avertit Pierre Haski.
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