Crise politique en Hongrie

Protéger le forint : telle a sans doute été la motivation de la banque centrale hongroise, hier, avec le maintien de ses taux d'intérêt à 9,5 % ? sur fond de baisse de l'inflation. Car la situation politique intérieure ne fait rien pour la solidité de la monnaie nationale, déjà minée par la défiance des investisseurs. Samedi, le Premier ministre, Ferenc Gyurcsany, qui venait de se faire réélire à la tête du Parti socialiste, annonçait qu'il remettait sa démission, et demandait aux membres de lui trouver un successeur dans les deux semaines. Le lendemain, il déclarait que le Parlement (où le Parti socialiste n'a pas la majorité) devrait se prononcer sur une motion de censure le 14 avril prochain? Hier, les socialistes et leurs anciens alliés libéraux révélaient être parvenus à un accord sur les principes d'un nouveau gouvernement, qui serait dirigé par un expert plutôt que par un homme politique, désigné le 14 avril prochain. Ces événements reflètent les tensions qui agitent le pays. contraction du PIB de 3,5 %La Hongrie a été frappée de plein fouet par l'assèchement du crédit. Ancien enfant chéri des investisseurs internationaux, Budapest a dû demander de l'aide, en octobre dernier. Le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l'Union européenne lui ont fourni une ligne de crédit d'un montant total de 20 milliards d'euros. Une injection d'argent qui n'a pas résolu tous ses problèmes. Le PIB devrait se contracter de 3,5 %, voire de 5 %, cette année. De quoi peser sur les revenus de l'État ? et rendre la discipline budgétaire périlleuse. Alors que le déficit atteignait 9,3 % en 2006, le gouvernement a imposé des coupes dans les pensions et autres dépenses. Ajoutées aux moindres revenus de l'État, les conditions du FMI pour l'octroi de son prêt impliquent des restrictions supplémentaires. Que la population a du mal à supporter? Élargir l'assise du gouvernement de coalition avec un expert à sa tête pourrait donc faciliter l'adoption de nouvelles mesures. Si la crise a déjà fait d'autres victimes, en Lettonie ou en Islande, la chute de Ferenc Gyurcsany est la plus spectaculaire. En 2006, il avait réussi à survivre, après avoir déclaré qu'il avait menti éhontément sur l'état de l'économie ? afin de gagner les élections? Lysiane J. Baudu
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