Les états-Unis entendent faire profil bas au G7 finance de Washington

Xavier Harel,envoyé spécial à WashingtonLes États-Unis entendent faire profil bas lors du G7 finance qui se tient aujourd'hui à Washington en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, a reconnu que les États-Unis portaient une part de responsabilité substantielle dans la crise actuelle et il devrait plaider pour un certain rééquilibrage de la croissance mondiale. L'économie américaine a financé une large part de sa croissance à crédit, en recyclant notamment les excès d'épargne des pays asiatiques. Les États-Unis entendent désormais vivre en fonction de leurs moyens, ce qui signifie que le reste du monde « ne peut plus compter sur le consommateur américain ». Le ministre américain insistera donc auprès de ses partenaires pour qu'ils continuent de soutenir leurs économies respectives, un point de vue partagé par le FMI.Le G7 finance, qui sera suivi pour la première fois d'une réunion des ministres des Finances du G20, aura également pour mission de mettre en musique les engagements pris le 2 avril, lors du sommet de Londres. Si les chefs d'État et de gouvernement du G20 se sont accordés sur des grands principes (mettre au pas les paradis fiscaux, encadrer les rémunérations des traders, mieux contrôler les hedge funds?), ils n'ont pas encore annoncé comment ils entendaient procéder concrètement dans chaque pays.paradis fiscauxLes réunions du G7 et le G20 permettront de confronter les différentes approches nationales de ce qui a été convenu à Londres, même s'il est peu probable qu'ils s'accordent dès aujourd'hui sur des mesures précises. En témoigne l'émergence de dissensions. La France s'oppose, par exemple, à l'idée actuellement sur la table que les hedge funds puissent introduire sur les marchés des fonds domiciliés dans des paradis fiscaux. Le G20 devrait également affiner la fameuse liste grise des paradis fiscaux, recensant les territoires jugés non coopératifs en matière d'échange d'information, mais qui se sont engagés à adhérer aux standards de l'OCDE. Cela pourrait passer par de nouvelles nuances de couleurs entre les territoires qui n'ont rien fait depuis une décennie, malgré les engagements pris (gris foncé), et ceux qui viennent tout juste de quitter la liste noire pour rejoindre la liste grise et qui disposeraient de davantage de latitudes pour se mettre en règle (gris clair). Un camaïeu subtil pigmenté par la diplomatie. n? Lire l'enquête p. 10
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