Tensions inflationnistes sur les métaux de base

MATIÈRES PREMIÈRESAlors que les prix de l'acier frôlent les 100 dollars la tonne (contre seulement 58 dollars en avril), l'ascension du cours des métaux de base est en passe de revêtir un caractère plus fondamental que prévu. En l'espace de quinze jours, l'indice londonien LMEX, qui résulte d'une moyenne pondérée de la valeur des contrats à termes sur le cuivre, l'aluminium, le plomb, le zinc et l'étain, a gagné plus de 10 %. Dépassant ainsi son dernier pic de 2.555,1 points atteint le 11 juin. Au cours de la même période, les cours du cuivre ont bondi de près de 15 % pour franchir un nouveau plus-haut annuel à 5.400 dollars la tonne, tandis que ceux de l'aluminium, qui se traite à plus de 1.700 dollars la tonne, ont crû de 10 %. À eux seuls, les deux métaux représentent plus de trois quarts des stocks composant le London Metal Exchange. Dans une note intitulée « Voilà le soleil », les analystes de Barclays Capital considèrent que si le rebond des cours des métaux de base pouvait auparavant être considéré comme « éphémère », il s'inscrit désormais dans une « forte tendance haussière ». Les experts fondent leur optimisme sur le rééquilibrage de la balance commerciale du marché des métaux de base et sur « la perspective d'une augmentation de la demande ». De son côté, Jean-Bernard Guyon, directeur général de Global Gestion, estime que « l'augmentation des stocks de métaux de base au LME n'a pas été aussi importante que lors des précédentes récessions », et cela, alors que la crise actuelle est plus profonde. Ajoutant que « cette tendance est plutôt de nature à soutenir les prix ». Au-delà de ce constat, de nouveaux facteurs ont modifié la perception des investisseurs à l'égard de cette classe de produits de base. Jusqu'à présent, d'aucuns pensaient que l'inflation des prix des métaux était artificiellement entretenue par les achats opportunistes des sidérurgistes chinois désireux de reconstituer leurs stocks à moindre coût entre janvier et avril. vrais espoirs de repriseMais, aujourd'hui, l'effet d'aubaine semble avoir laissé sa place à des espoirs plus profonds de reprise conjoncturelle. « En l'espace d'un mois, les perspectives macroéconomiques se sont améliorées, notamment pour des pays émergents comme la Chine et le Brésil, qui devraient être les principaux contributeurs à la relance de la consommation de métaux de base en 2010 », observe Jean-Bernard Guyon. Sachant que « dans certains pays industrialisés tels que les États-Unis, une embellie du marché de la construction alimenterait la demande en cuivre, ce qui pourrait également réserver de bonnes surprises ». Ainsi, l'expert table sur « une poursuite de la hausse des cours à court terme qui devrait déboucher sur une phase de consolidation ». De leur côté, les équipes de Barclays Capital pronostiquent une remontée des prix du cuivre et du nickel jusqu'à respectivement 6.250 dollars et 17.000 dollars la tonne en 2010. Pas d'amélioration prévue, en revanche, pour l'aluminium qui pourrait stagner à 1.700 dollars. Selon Jean-Bernard Guyon, l'offre de ce métal est encore trop abondante par rapport à la demande en Chine. « L'emploi de l'aluminium est très consommateur d'énergie, et rend donc son prix de revient trop élev頻, souligne-t-il.
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