Fragilisée, Martine Aubry amorce une contre-attaque

Plus question de laisser filtrer des échos sur son découragement, comme cette anecdote qui la décrivait quittant la rue de Solferino les larmes aux yeux. Martine Aubry a affiché hier sur RTL sa détermination à rester aux commandes du Parti socialiste, bateau ivre depuis le congrès de Reims de novembre et presque naufragé depuis les européennes de juin.Priée de dire si elle était tentée de jeter l'éponge, la première secrétaire du PS a répondu : « Je ne suis pas comme cela, je suis là pour dire aux Français : ?Vous pouvez compter sur nous, sur nous avec la gauche?. »Martine Aubry était restée silencieuse depuis son appel infructueux aux formations de gauche pour la construction d'une « maison commune » et son échange épistolaire et virulent avec Manuel Valls.Le député-maire d'Évry ne réclame rien de moins qu'un changement de nom et de direction du PS et affirme son ambition de présidentiable. Après lui, d'autres voix se sont élevées pour critiquer sévèrement l'équipe Aubry. Julien Dray, député de l'Essonne, a fustigé son « amateurisme » et l'écrivain Bernard-Henri Lévy a carrément dressé l'acte de décès du PS. Arnaud Montebourg, pourtant membre de la direction, a parlé d'un parti « tombé dans le formol ».Est venue s'ajouter la grogne de « grands élus », qui redoutent une défaite aux régionales de mars 2010. L'ancien premier secrétaire François Hollande a appelé Martine Aubry à davantage « de clarté, de cohérence et de cohésion ». Le président du conseil régional de Lorraine, Jean-Pierre Masseret, a carrément demandé la convocation d'un congrès extraordinaire pour « mettre fin à la farce tragique qui est en train de se jouer ». L'élu a souligné qu'il était sur « la même ligne » que le maire de Dijon, François Rebsamen, l'un des « faiseurs de majorit頻 au PS, proche à la fois de Ségolène Royal et de François Hollande.royal soutienC'est pourtant de Ségolène Royal, vaincue au lendemain du congrès de Reims par la coalition hétéroclite conduite par Martine Aubry, qu'est venu le ballon d'oxygène pour la direction du parti. L'ex-candidate à la présidentielle de 2007, concentrée sur les régionales en Poitou-Charentes tout en maintenant son cap sur la présidentielle de 2012, a apporté son soutien à « tous les socialistes, dont Martine Aubry, qui travaillent, qui font des efforts, qui essaient de se relever ». « On ne soutient que ce qui tombe », a ironisé hier un détracteur de la patronne du PS. Martine Aubry s'est réjouie de l'appui de Ségolène Royal, rappelant aussi que le groupe socialiste de l'Assemblée avait appelé « à l'unanimit頻 à la fin des querelles internes et citant « les milliers de militants » qui ont écrit pour lui apporter leur soutien. Elle a aussi remercié Bertrand Delanoë et Laurent Fabius. Quant à Julien Dray et Bernard-Henri Lévy, a-t-elle ironisé, « ils annoncent la fin du Parti socialiste chaque année depuis vingt ans ». Mais, a-t-elle ajouté, « le PS n'est pas termin頻. La pause estivale est donc bienvenue pour les socialistes. L'année dernière, elle n'avait toutefois pas permis d'enrayer la mécanique infernale qui a abouti au psychodrame de Reims. nJe suis là pour dire aux Français : ?Vous pouvez compter sur nous, sur nous avec la gauche?. »
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