Le climat des affaires se réchauffe dans l'industrie

ConjonctureLe contraste est saisissant. Alors que le mécontentement des salariés du privé prend de plus en plus d'ampleur au fil des semaines, et en particulier dans les secteurs industriels les plus lourdement frappés par la crise (lire pages 2 et 3), l'Insee enregistre un nouveau réchauffement du climat des affaires dans l'industrie en juillet (+ 2 points, à 78 unités). Pour le quatrième mois d'affilée.Toutefois, compte tenu de cette progression à petits pas, celui-ci reste à un niveau très faible, largement en dessous de sa moyenne de longue période (100). « Il se situe à un niveau toujours compatible avec un recul de l'activité, même si ce dernier se fait à un rythme de plus en plus modér頻, relativise Frédérique Cerisier chez BNP Paribas. À titre de comparaison, cet indicateur se situe 20 points en dessous du niveau observé un an plus tôt. « Autrement dit, en supposant que l'activité industrielle continue de s'améliorer au rythme actuel, ce qui reste une hypothèse forte, il faudra encore attendre une dizaine de mois avant que cet indicateur retrouve le chemin de la normalit頻, explique Marc Touati chez Global Equities.équation difficileSelon les économistes, ce sursaut de confiance est surtout technique, en ligne avec la légère reprise de la production industrielle. Il intervient après un écroulement conjugué de l'activité depuis un an et demi, qui s'est essentiellement traduit par une forte réduction de l'emploi intérimaire et par un déstockage massif. Point positif, « ce niveau de confiance est très proche de celui observé à l'été 1993 lorsque l'économie française commençait à enregistrer les premiers signes indiquant la fin de la récession », observe Gilles Moec à la Deutsche Bank. Ce qui, selon l'économiste, laisse augurer une reprise prochaine de l'activité dans l'industrie et une timide augmentation du PIB au troisième trimestre.Ce retour de la croissance est néanmoins conditionné par la vitalité de la demande des ménages. En effet, si la bonne surprise observée en juin, période au cours de laquelle les dépenses des ménages en produits manufacturés ont augmenté de 1,4 %, ne se confirme pas, cette reprise ne se prolongera pas. « Or les perspectives en matière de nouvelles commandes se situent en dessous de celles observées en 1993 », constate Gilles Moec. La situation actuelle, et surtout à venir, sur le marché du travail n'est pas non plus de nature à rassurer puisque, selon les calculs de Mathilde Lemoine chez HSBC France, un point de chômage en plus se traduit mécaniquement par un point de PIB de consommation en moins.
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