Les ruraux peu avantagés par le système chinois de la santé

e La mise en place d'un régime de santé chinois efficace après l'effondrement du système basé sur les communes à la fin des années 1990 est devenue l'une des priorités du gouvernement depuis 2003. La faible protection des populations rurales ne favorise en effet pas la stabilité sociale et encore moins la consommation intérieure, puisqu'elle pousse les Chinois à épargner en prévision d'hypothétiques dépenses. Or l'économie chinoise a justement besoin de « plus de croissance de sa consommation intérieure privée », a rappelé hier l'économiste Stephen roach, président de Morgan Stanley Asia, dans une interview à Bloomberg Television.amélioration relativeLa Banque mondiale a étudié pendant cinq ans les politiques menées par Pékin dans le domaine de la santé. Fait positif, le rapport de l'institution fait apparaître que « la Chine est largement dans les temps pour remplir ses objectifs de santé publique ». Les avancées en termes de mortalité infantile, d'espérance de vie ou de taux de vaccinations dépassent souvent les objectifs fixés par les autorités. En revanche, les auteurs se montrent beaucoup plus critiques sur « la distribution géographique » des subventions gouvernementales. « Les gouvernements locaux sont largement abandonnés à eux-mêmes pour financer la santé publique », notent-ils, pointant du doigt la faiblesse du financement issu du gouvernement central. Moins de 2 % du PIB est dépensé par Pékin dans la santé, ce qui classe la Chine parmi les derniers pays de l'OCDE. Résultat, dans les zones rurales, ce sont les patients qui doivent financer la majeure partie de leurs dépenses médicales ou d'hospitalisation, contribuant au final pour 50 % à 60 % du budget total de la santé. Si le rapport de la Banque mondiale relève que la mise en place, en 2003, d'un nouveau système médical « semble avoir réduit le nombre de personnes qui ne vont pas se faire soigner quand elles en ont besoin », il note toutefois que cette amélioration reste très relative, puisque « les patients dépensent en moyenne six fois plus qu'ils ne se font rembourser ».
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