Bernanke affiche un optimisme prudent à Jackson Hole

Banques centrales« Si nous avons évité le pire, de grands défis sont encore devant nous. » Attendu, le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a adopté vendredi un ton prudemment optimiste à l'occasion du colloque annuel organisé par la Fed de Kansas City, à Jackson Hole dans le Wyoming. « Après s'être contractée brutalement l'année dernière, l'activité économique semble être en train de se stabiliser, à la fois aux États-Unis et dans le reste du monde. Et les perspectives pour un retour à la croissance à moyen terme apparaissent bonnes », a-t-il indiqué. Toutefois, « des contraintes persistent sur beaucoup de marchés financiers autour de la planète, les institutions financières font face à des pertes importantes et beaucoup d'entreprises et de ménages rencontrent encore des difficultés considérables à accéder au crédit », a dépeint le banquier central. Pour lui, la reprise économique devrait donc rester « relativement lente au début » et le chômage ne devrait reculer « que progressivement ». « Nous savons qu'il reste une montagne de travail à accomplir », a renchéri le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, en faisant part de sa réticence à parler d'un retour à la normale. Concernant l'Allemagne, « il y a des signes de stabilisation de l'économie », a estimé Axel Weber, membre du comité de la politique monétaire de la BCE. Avant de prévenir que « l'heure n'était pas encore à l'optimisme ». L'heure d'une remontée des taux directeurs n'a pas encore sonné.Alors que se joue le renouvellement du mandat de Bernanke à la tête de la Fed, ce dernier a aussi trouvé à Jackson Hole l'occasion de revenir sur sa gestion de la crise. À ceux qui lui reprochent une action trop tardive, il a rappelé que le marché ne s'attendait pas à une telle intensification de la crise en août 2008. À ceux qui jugent qu'il a outrepassé son champ de compétence, il souligne qu'une faillite non gérée aurait pu avoir des conséquences négatives sur le système financier comme l'économie. le pire semble passéC'est pourquoi « la Fed n'a ménagé aucun effort, dans sa juridiction et en coopération avec les autres agences pour éviter une telle faillite ». Quant au cas Lehman Brothers, tombé le 15 septembre 2008, « ses actifs étaient bien inférieurs à la somme nécessaire pour permettre de garantir un prêt de la Réserve fédérale de taille suffisante ». Si le pire semble passé, beaucoup reste à faire : « les faiblesses structurelles du système financier doivent être résolues de manière urgente, et en particulier le cadre de régulation, pour s'assurer que les coûts énormes engagés ces deux dernières années ne devront pas être renouvelés », a martelé Ben Bernanke. Il ne faut pas oublier les leçons de la crise, a conlu Jean-Claude Trichet. C. Fr.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.