Le Grenelle s'en prend aux ampoules électriques

L'engagement n° 53 du Grenelle de l'environnement sera respecté et même... anticipé. Le ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo, a signé hier, avec les représentants des secteurs du commerce, de la grande distribution, du bricolage, ainsi qu'EDF, Récylum (collecte recyclage des ampoules usagées) et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), une convention d'application dont l'objet est de préparer le pays à la disparition des ampoules à incandescence au profit des ampoules basse consommation.Il aura fallu cent trente et un ans pour faire disparaître de nos plafonniers, nos lampes de chevets et divers luminaires, les ampoules à incandescence. Elles furent en effet inventées par l'Américain Thomas Edison en 1879. Elles seront interdites à la vente à partir de 2010, conformément à l'engagement n° 53 du Grenelle de l'environnement, repris dans la loi Grenelle 1 que vient de voter quasi unanimement l'Assemblée nationale.La convention ratifiée hier anticipe cette disparition, les professionnels s'engageant à retirer progressivement les ampoules à filament de leurs rayons. Celles d'une puissance de plus de 100 watts dès le 30 juin 2009, celles de 75 watts à partir du 31 décembre 2009 et ainsi de suite jusqu'à leur disparition complète.En termes environnementaux, la disparition des ampoules à incandescence se justifie par leur faible rendement lumineux associé à une grande consommation d'énergie. Une ampoule classique brûle 95 % de l'électricité qu'elle consomme et n'en restitue que 5 % en lumière. Le remplacement du parc hexagonal d'ampoules classiques par des basses consommations permettra d'économiser 8 térawattheures d'électricité, soit " l'équivalent de deux fois la consommation annuelle de la ville de Paris ", affirme le ministère du Développement durable. C'est-à-dire un gain d'environ un million de tonnes de CO2 chaque année.UNE DUREE DE VIE PLUS LONGUED'un point de vue économique, les ménages doivent également un peu y gagner puisque l'éclairage des logements du secteur résidentiel représente 9 % de leur facture électrique. Mais y gagneront-ils vraiment quand on sait que le prix d'une ampoule basse consommation est en moyenne 8 fois supérieur à celui de son homologue à filament ? Oui, répondent sans hésiter les experts, dont ceux de l'Ademe.Les ampoules classiques ont un coût à l'achat faible, mais elles consomment 4 à 5 fois plus d'énergie qu'une lampe basse consommation. Par ailleurs, ces ampoules classiques ont une durée de vie moyenne 6 à 10 fois plus courte. In fine, " le coût d'une ampoule à incandescence est 3 à 4 fois plus élevé qu'une lampe basse consommation ", concluent les experts, qui précisent que " l'acquisition d'une lampe basse consommation procure un gain net qui peut aller jusqu'à plusieurs dizaines d'euros sur la durée de vie de l'ampoule ".
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