Wall Street en rebond de 20% depuis mi-novembre

Le décompte est entamé. À une semaine de la clôture des comptes 2008, l'indice S&P 500 fait grise mine : 40,5 % de pertes depuis le début de l'année. De mémoires de boursiers, une telle contre-performance n'avait pas été déplorée depuis 1931 (le marché avait alors chuté de 47,07 %). Mais ce bilan aurait pu être plus sombre encore. Il cache l'embellie des quatre dernières semaines. Après un point bas établi le 20 novembre dernier à 752,44 points (en clôture), le S&P 500 est remonté jusqu'à 913,18 points en début de semaine dernière. Soit un rebond de 21,4 % avant de reprendre son souffle. Les fuites sur l'équipe du président Obama, le 21 novembre dernier, ont joué le rôle de catalyseur. Si 33 composantes de l'indice sont restées à l'écart de ce mouvement, d'autres ont connu de formidables rebonds, comme Prologis (+ 301 %), le spécialiste de la location d'entrepôts pour la distribution, ou encore des valeurs financières sérieusement éprouvées depuis le début de l'année, comme Lincoln National, Genworth Financial ou encore Hartford Financial (avec des performances de 186 % à 225 %). Au sein de l'indice Dow Jones, Citigroup a repris 43 %, JP Morgan Chase 27,5 %.limites incertainesFaut-il y voir le signe d'un plancher désormais atteint ? Pour Sam Stovall, stratégiste chez Standard & Poor's, le marché ne devrait guère aller plus bas. Sauf à estimer que l'ampleur de la correction connue entre 1929 et 1932 doit être égalée. Le marché avait alors chuté de 89 %. Mais pour cet expert, la chute observée depuis octobre 2007 est déjà exceptionnelle. Jusqu'au 20 novembre dernier, l'indice S&P 500 a perdu 52 % de sa valeur, en seulement treize mois. Et Sam Stovall n'a recensé qu'une expérience par le passé d'un rebond de plus de 20 % suivi d'un nouveau point bas du marché, sur la période septembre 2001-janvier 2002. Pour la fin 2009, Standard & Poor's envisage le S&P 500 à 1.025 points. Soit une progression de 16,5 % par rapport aux niveaux actuels. Mais il existe un préalable : le point bas, si tel est bien le cas, devra être retesté. Ce test, dans les périodes de très fortes turbulences, a été synonyme d'un nouveau repli de 13 %. Patience donc.Tout le monde n'est pas prêt à franchir le pas. Certes, les valorisations sont attractives. En attendant ObamaMais les incertitudes sur la solidité du secteur financier, sur la santé du marché du crédit, sur l'ampleur de la récession américaine et sur les bénéfices des sociétés cotées n'ont pas été levées. En l'état actuel des prévisions des analystes, l'espoir est à un rebond des résultats de 5,2 % l'an prochain, nourri par le secteur financier. Côté liquidités, le signal est encore à neutre. Hors fonds cotés sur indices, les fonds actions continuent de connaître des sorties, relèvent les stratégistes de Citigroup. Et il n'est pas certain que le scandale Madoff créé les conditions idéales pour un retour vers l'industrie de la gestion. Pour Citigroup, le rally pourrait se poursuivre jusqu'à l'arrivée aux commandes de Barack Obama. Mais un retour en arrière pourrait bien survenir ensuite. « Les données économiques vont rester pauvres quelque temps et rappeler aux investisseurs que les défis sont toujours devant nous. »
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