Hong Kong à son tour rattrapé

Chutes des exportations chinoises vers Hong Kong, recul du trafic cargo de l'aéroport international (? 29 % en janvier), progression du chômage : les mauvais signaux émis par l'économie de Hong Kong se multiplient. Jusqu'au coup de grâce, qui devait venir aujourd'hui, avec l'annonce d'une croissance négative au dernier trimestre 2008 (comprise entre ? 1 % et ? 2 % par rapport à l'année précédente), une première depuis 2003, l'année où l'ancienne colonie britannique avait été touchée par l'épidémie de Sras.Pourtant, semblant démentir la récession qui s'installe depuis l'automne dans le territoire, les magasins et restaurants de Hong Kong semblent toujours pleins et, malgré quelques rideaux de fer tirés sur lesquels sont scotchées des propositions de reventes de bail, l'ambiance n'est pas véritablement à la sinistrose. Comme l'explique Alberto Pentimalli, responsable des fusions-acquisitions à la société de conseil Palazzari & Turries, « les Hong-Kongais ne tremblent pas comme les Européens ou les Américains, car ils ont déjà vécu la crise de 1997 et ils savent qu'ils s'en sortiront. Ils se disent également que la Chine sera la première à se relever et qu'elle portera l'économie de l'île. »« La crise touche moralement bien plus les étrangers de Hong Kong ? nombre de banquiers et d'acteurs de l'industrie immobilière ont perdu leur emploi ? que les Hong-Kongais car ces derniers pensent que tout va repartir, » confirme Fabio De Rosa, un entrepreneur installé depuis le milieu des années 1990 sur l'île. Nicole Forissier, la directrice de la société de conseil Strategem, qui opère dans le milieu de la mode depuis trente ans à Hong Kong, relève pourtant « que les consommateurs locaux sont sages. Heureusement, les touristes chinois ne le sont pas et ils continuent à acheter ».le calme avant la tempêtePour Lee Shufan, codirecteur du fonds d'investissement New Asia Partner, le calme actuel annonce de futures opérations. « Les Hong-Kongais ont encore de l'argent, même si nombre d'entre eux en ont perdu dans l'affaire des « mini-bonds » liés à Lehman Brothers. Pour le moment, ils restent patients mais ils observent sérieusement le prix de l'immobilier à Londres et à New York, qui devient intéressant, car un investissement y sera assurément rentable. Tout n'est qu'une question de temps. » Le réveil risque pourtant d'être difficile pour les 7 millions de Hong-Kongais. Le chômage, qui atteint 4,6 %, devrait rapidement dépasser le seuil des 5 %, et les économistes pronostiquent une contraction du PIB de 2 % ou 3 % en 2009. De quoi attraper une bonne gueule de bois pour les Hong-Kongais.Tristan de Bourbon, à Pékinaf
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