Une loi sur le partage des richesses dès l'automne  ?

Sur le partage de la valeur, il faut aller plus loin. » Le chef de l'État a infléchi son discours, hier, s'agissant de la répartition des profits. Il n'emploie plus ce terme et, utilisant le mot « valeur », il évoque plutôt la répartition de la richesse créée (valeur ajoutée). À ce propos, « il faut une évolution des mentalités », déclare Nicolas Sarkozy. « J'ai demandé aux partenaires sociaux de se saisir de ce sujet. Mais je veux dire que si aucun progrès significatif n'est accompli d'ici au mois de juin, je prendrai mes responsabilités. Je suis prêt, dès l'automne, s'il le faut, à demander au gouvernement de déposer un projet de loi. Je ne céderai pas. » Le Parlement ne légiférerait donc pas dans l'urgence, comme le suggérait hier le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé.Fausse dichotomieAu passage, le chef de l'État abandonne la thématique du partage des profits en trois tiers (un pour les salariés, un pour les actionnaires, le dernier étant investi dans l'entreprise). Il est vrai que cette approche, mise en avant le 5 février lors de l'annonce de la tenue du sommet social, ne rencontrait l'approbation d'aucun économiste. Non seulement parce que les situations varient fortement d'une entreprise à l'autre (l'une, en plein développement, doit beaucoup investir, l'autre, arrivée à maturité, peut se permettre de distribuer une plus grande part de ses bénéfices), mais aussi parce que la dichotomie formulée entre distribution des profits aux actionnaires et investissement dans l'entreprise apparaît factice. Quand les profits sont réinvestis, ils permettent à l'entreprise de se développer, celle-ci prend donc de la valeur : les actionnaires, qui n'encaissent certes aucun dividende, voient leur patrimoine augmenter et donc leurs perspectives futures de gains, à travers des plus-values.Ce n'est pas pour rien que le directeur général de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, a été chargé d'une mission d'analyse « sur le partage de la valeur ajoutée » et non sur celui des profits. I. B.
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