Kris Van Assche, directeur art

Kris Van Assche, directeur artistique de Dior Homme et de sa marque éponyme, présidera le jury du Festival international de mode et de photographie, du 24 au 27 avril, à la Villa Noailles.Hyères fête la mode à la Villa NoaillesPourquoi avez-vous accepté de présider le festival cette année ? C'est une première ?L'an dernier, j'avais participé au jury de l'Académie d'Anvers, mais en tant que membre du jury seulement. Le festival d'Hyères est le plus grand festival de mode et de photographie créé à ce jour ; il dispose d'une excellente réputation. Si je n'y ai pas participé en qualité d'étudiant, Viktor & Rolf, Gaspard Yurkievich et Christian Wijnants, notamment, y ont été distingués et repérés. Idem pour des photographes, comme Estelle Hanania, Solve Sundsbo et Alexei Hay. J'aime son mode de sélection démocratique. Ici, on oublie les nationalités, les réputations et même les écoles dont sont issus les candidats. Seul le talent prime. Comment avez-vous constitué le jury ?J'ai accepté aussi parce que j'étais libre de m'entourer de personnalités de qualité. Jefferson Hack, le rédacteur en chef de « Another Magazine », Gert Jonkers de « Fantastic Man » ; la réalisatrice Zoe Cassavetes, la photographe Nan Goldin, le critique d'art Éric Troncy. Comme il est très important d'apprécier le talent à l'aune de la réalité et de toujours veiller, selon moi, à l'équilibre entre créativité et contrainte commerciale, j'ai également demandé à Andrea Panconesi, directeur du magasin Luisa via Roma à Florence de réfléchir avec nous. Entre nous, les échanges sont très intenses. Déjà, des interactions se produisent. C'est très fructueux. Combien de dossiers ont été sélectionnés ?En tout, le festival a reçu plus de 300 dossiers. Avec quelques membres du jury, nous en avons étudié 70. Au fil de la journée que nous y avons consacrée fin janvier, seuls les croquis, le choix des tissus, la silhouette déjà réalisée par chaque candidat se distinguent. On ne regarde pas le nom du candidat, son origine, sa formation. Au final, nous avons les 10 dossiers les plus forts. Vous investissez une partie de la Villa Noailles avec une installation. Quel thème avez-vous choisi ?J'ai sur le bras le tatouage d'un colibri qui se nourrit dans les fleurs. Si ces dernières évoquent ma recherche permanente d'esthétique, l'oiseau est l'image même de la liberté. Pour moi, ce tatoo dit tout : il n'y a pas de créativité sans liberté. C'est pourquoi j'ai mis en scène douze fleurs géantes, qui, presque comme des robots, avec des découpes de miroir, presque cubistes, invitent le visiteur à découvrir une facette de ce qui me nourrit. Pour l'une d'elle, François Demachy, le parfumeur de la maison Dior, a imaginé la senteur de Buenos Aires, une ville qui m'inspire depuis toujours, où je ne cesse de revenir. Cette installation m'a également incité à accepter la présidence. La Villa Noailles vous permet donc de présenter votre réflexion sur un tout autre support que le vêtement ?C'est un immense plaisir. Raconter mon histoire chaque saison au travers d'une collection est tellement complexe. La réalité est diverse, on travaille pendant cinq mois à une collection, après dix minutes de défilé, c'est fini. Parfois, la presse vous aime, mais aussi, parfois, elle vous massacre. Collaborer avec d'autres personnes talentueuses, dans un lieu architectural si fort, c'est une manière d'allier le plaisir à la contrainte. C'est tellement léger, comment refuser ? Propos recueillis par Isabelle Lefort À découvrir jusqu'au 7 juin, www.villanoailles-hyeres.com
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