La triennale Force de l'art ré

La triennale Force de l'art réattaqueSi les artistes français manquent de reconnaissance à l'étranger, c'est souvent par défaut de visibilité dans leur propre pays. Pour y remédier, le ministère de la Culture s'est mis en tête d'organiser en 2006 une grande triennale offrant un panorama de l'art en France. Pompeusement baptisée « La Force de l'art », la première édition avait péché par un nombre trop important de commissaires, une liste à rallonge d'artistes et des modules construits comme des stands de foire.Pour sa seconde édition, la manifestation a gardé son libellé un brin grotesque. Mais elle a tiré les leçons de certaines erreurs passées. De quatorze commissaires, elle est passée à trois?: Jean-Louis Froment, ancien directeur du CAPC de Bordeaux, Didier Ottinger, conservateur au Centre Pompidou, et Jean-Yves Jouannais, critique d'art et commissaire indépendant. De leur brainstorming émerge une liste plus resserrée d'une quarantaine d'artistes réunis selon une étrange terminologie entre les « Résidents », déployés au Grand Palais dans une architecture blanche imaginée par Philippe Rahm, les « Visiteurs », lesquels effectuent des interventions dans des lieux inédits à l'instar d'Orlan au musée Grévin ou d'Annette Messager au Palais de la découverte, et enfin les « Invités », proposant des performances lors d'une quinzaine de soirées.Une certaine visionLa nouvelle cuvée semble avoir évité l'écueil du quantitatif et du représentatif. « Les trois commissaires offrent trois histoires, trois points de vue, presque trois générations et même trois propos d'auteur différents », indique Jean-Yves Jouannais. Néanmoins, quelques articulations se dessinent, offrant une certaine vision de l'art français. Ou plutôt, selon Jean-Louis Froment, d'une « sensibilit頻 française.S'il est une obsession, c'est bien celle de la littérature. Elle apparaît dans un film de Véronique Aubouy, où des gens ordinaires lisent à haute voix « à la recherche du temps perdu » de Marcel Proust. La narration pointe aussi dans la transcription en morse lumineux du « Don Quichotte » de Cervantès par l'artiste niçois Jean-Baptiste Ganne. Le travail sur la mémoire se trouve au c?ur de la maison éclatée de Stéphane Calais. Celui-ci a reconstitué, sous forme de maquette, les fresques pour une chambre d'enfant qu'un officier nazi avait commandées à l'artiste Bruno Schulz. Alors que l'idée d'habitat et de construction apparaît dans plusieurs ?uvres, celle de faiblesse, voire de déliquescence, perce dans le jardin d'hiver traversé d'escargots et promis à la moisissure de Michel Blazy. Comme si la « sensibilit頻 française oscillait entre arrogance et fragilité. A. G.« La Force de l'art » dans la nef du Grand Palais à Paris. Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10 heures à 19 heures le lundi et mercredi, de 10 heures à 23 heures le jeudi et le dimanche. Jusqu'au 1er juin. www.laforcedelart.frLe Grand Palais accueille, ce week-end, la deuxième édition de « La Force de l'art » jusqu'au 1er juin. Cette manifestation est destinée à promouvoir le dynamisme de la scène artistique hexagonale.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.