Ford réaffirme son objectif d'un retour à l'équilibre financier en 2011. Avec deux ans de retard sur les engagements pris initialement par Alan Mulally, son président. Mais, de toute façon, on n'en est pas encore là. Le constructeur de Dearborn a affiché une nouvelle perte nette trimestrielle de 1,4 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros). Peu glorieux. Pourtant, comme les milieux financiers s'attendaient à bien pire, l'annonce de ce déficit substantiel a été saluée par un? rebond du titre. En comparaison de ses deux compatriotes GM et Chrysler, au bord de la banqueroute, Ford fait, il est vrai, figure de miraculé. D'ailleurs, le groupe met un point d'honneur à ne demander aucune aide publique. Ce qui lui vaut les faveurs des analystes.ventes en chute de 37 %Durant le trimestre, Ford a toutefois pâti d'une sévère baisse des ventes de 37 %. Sur son marché intérieur d'Amérique du Nord, il a affiché une perte (avant impôts) de 637 millions de dollars (500 millions d'euros), quatorze fois plus élevée qu'il y a un an, essentiellement générée par l'écroulement des volumes. En Europe, il est retombé dans le rouge, tout comme en Asie-Pacifique. Quant à sa filiale suédoise Volvo ? rien à voir avec le constructeur de camions Volvo, les deux entités étant indépendantes l'une de l'autre ?, elle a accru sa perte jusqu'à 255 millions (200 millions d'euros).Si tous ces indicateurs sont largement négatifs, Ford est fier d'avoir poursuivi son redressement. Même si les résultats en sont encore ténus. La consommation de « cash » de ses activités automobiles s'est ainsi singulièrement ralentie à 3,7 milliards de dollars (3 milliards d'euros) sur trois mois, assure le groupe. Soit moitié moins que sur les troisième et quatrième trimestres de 2008. Et ce, grâce à la réduction de presque 2 milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) des coûts fixes de ses activités automobiles. S'y ajoutent les efforts pour réduire les stocks chez les concessionnaires et rationaliser le réseau de distribution.Le constructeur a aussi renégocié un accord avec le syndicat automobile UAW, afin de diminuer sa facture salariale annuelle de 500 millions. Un nouveau guichet de départs doit être lancé au deuxième trimestre. Ford négocie en outre avec l'UAW, pour restreindre ses futures contributions au fonds de retraite maison. La restructuration de sa dette lui permet par ailleurs de réduire son endettement de 10 milliards (8 milliards d'euros) par rapport à la fin 2008.atouts-clésFord bénéficie de certains atouts-clés par rapport à GM et Chrysler. Il a lancé plus tôt qu'eux des modèles adaptés aux nouvelles attentes des marchés américain et européen. Il va notamment commercialiser l'an prochain une petite Fiesta aux États-Unis. Et sa gamme de modèles hybrides s'étend progressivement. Ford a également rationalisé avant ses rivaux son ingénierie mondiale et son outil industriel.

latribune.fr

12 Mai 2009, 1:41

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