Chaque samedi, Stéphane Soumier, animateur de « Good Morning Business » tous les matins de 6 heures à 10 heures sur BFM, nous propose son bloc-notes de la semaine.FRITURE Un profil bas surprenant. Les opérateurs télécoms restent discrets, alors que l'on glose sur la nocivité possible de leurs antennes relais. « On laisse le gouvernement gérer le dossier, pas question de mettre de l'huile sur le feu », voilà ce qu'on me dit. On a entendu un peu d'ironie aussi de la part de Didier Lombard, le patron d'Orange : « la tour Eiffel arrose Paris depuis 150 ans, personne ne s'alarme d'un taux de cancer particulier dans le VIIe arrondissement », et puis voilà tout. C'est que les opérateurs ont un problème, pas avec les antennes, mais avec les combinés, nos téléphones. Et pas besoin de les pousser beaucoup pour qu'ils en parlent : « Quels sont les effets réels d'un portable collé trois heures par jour sur l'oreille d'un adolescent, personne ne le sait, aucune étude, aucun recul », me dit un cadre dirigeant. Didier Lombard avait publiquement posé la question, le mois dernier, au début de l'affaire des antennes, on sentait qu'il était prêt à quelque chose, quoi exactement ? Une forme d'interdiction pour les moins de 12 ans ? Personne n'en sait rien, la question n'a pas été posée. « C'est que ce problème-là relève de la responsabilité individuelle », continue devant moi l'un des dirigeants du secteur, « c'est beaucoup plus simple de désigner quelques gros méchants et leurs antennes, plutôt que de s'interroger sur son propre comportement, et sur les risques quotidiens qu'on accepte de prendre, au mépris de ce principe de précaution que l'on va défendre ensuite dans des tribunes de presse enflammées ».DROGUEEt le crédit à la consommation ? Le patron de Cofinoga, l'un des poids lourds du secteur, en parle assez librement : « Vous êtes sûr que ça va servir à quelque chose de mettre sur nos publicités qu'un crédit doit être remboursé un jour ? Visiblement le gouvernement le pense, un peu sur le principe des paquets de cigarettes : voir écrit que fumer donne le cancer doit avoir un effet dissuasif, à la marge : ?Je connais plein de gens qui fument en regardant leur paquet, pourquoi voudriez-vous que ce soit différent avec l'argent ? Sauf à considérer la société comme un ensemble infantile, ce n'est pas d'écrire noir sur blanc des choses que tout le monde comprend qui réglera le problème.? » Voilà sa réponse. L'argent, la consommation, vécus comme une drogue, pour lui c'est visiblement la seule cause du surendettement, et quelques règlements à la marge n'y changeront rien.Où EST L'INTERRUPTEUR ?Vous avez remarqué que la lumière s'est éteinte cette semaine ? Je ne sais toujours pas d'ailleurs qui l'avait allumée le mois dernier. Là, clairement, ce sont les autorités publiques qui se sont chargées de l'éteindre, d'Henry Gaino qui brocarde des « scénarios de reprise qui relèvent de la divination », au FMI qui nous en remet une couche dans la déprime. Au final, on est bien obligé d'écouter Stéphane Brousse, chef d'entreprise installé à Marseille, il sonde les TPE-PME pour le Medef, vient d'ouvrir « 85 cellules de soutien » à travers tout le pays. Cellule de soutien ? On traite ça comme un tremblement de terre ? « Mais c'en est un !!» dit Stéphane Brousse, « et la terre tremble encore ». Ne cherchez plus l'interrupteur, il est cassé. le bloc-notes de stéphane soumie

latribune.fr

12 Mai 2009, 1:38

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