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éditosComptes de féesC'était la bataille de l'automne. D'un côté, les partisans de la relance par la demande, qui s'époumonaient pour réclamer un soutien à la consommation. De l'autre, les défenseurs de l'offre, qui militaient pour le renfort de l'investissement. L'aide aux ménages contre le soutien aux entreprises. Le pouvoir d'achat contre la compétitivité, les keynésiens contre les libéraux, la gauche contre la droite. Les derniers chiffres de la consommation semblent avoir tranché cette polémique, légitimant le choix du gouvernement français qui avait fait le pari de l'offre : les dépenses des ménages résistent remarquablement bien. D'un trimestre à l'autre, elles ont même très légèrement progressé. Ce qui est de bon augure pour le PIB de la même période, puisque la consommation pèse pour les deux tiers de la richesse nationale. Le ministère des Finances n'a pas été long à claironner que cette bonne nouvelle « conforte l'analyse du gouvernement sur son plan de relance ». Les mauvais esprits feront observer que ce miraculeux rebond de la consommation est dû à la seule mesure de soutien à la consommation que le gouvernement avait décidée, la prime à la casse automobile, et qu'il ne doit absolument rien au soutien de l'investissement. Voici donc l'épique bataille entre l'offre et la demande relancée pour un demi-siècle, et nul doute que les ? mêmes ? mauvais esprits n'y reviennent bientôt avec l'ardeur qui les caractérise. Reste que ce bon indicateur conforte tout de même le gouvernement quand à l'ampleur et au calibrage de son plan, eux aussi controversés. Pas si mal joué.À voir les tombereaux de chômeurs ibères, la déconfiture d'Albion et l'effondrement teuton, une question s'impose : y aurait-il une exception française ? Le destin aurait-il enfin reconnu nos mérites ? Citrouille par beau temps, nous voici carrosse sous la tempête, comme si la méchante fée Récession s'était emmêlée les baguettes. La réalité est plus prosaïque. Si la France descend moins bas que ses voisins, c'est parce qu'elle est moins mondialisée, moins endettée, plus collectivisée et plus réglementée que les autres. Défauts qui indisposent grandement la fée Croissance lorsque celle-ci règne, comme nous en avons fait l'expérience dans les vingt dernières années. Les défenseurs du fameux « modèle français » seraient avisés de ne pas ressortir de leur trou sans précautions. n flenglet
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