On voit et on entend peu Brice Hortefeux. Contrairement à son prédécesseur, Xavier Bertrand, parti diriger l'UMP, l'actuel ministre du Travail est peu prolixe. Son intervention publique de jeudi soir, sur le plateau d'Arlette Chabot sur France 2, après les interventions des leaders de la CGT, de la CFDT et de FO est donc notable. D'autant que le ministre a lâché qu'il n'y aurait pas de coup de pouce au Smic au 1er juillet, contrairement aux souhaits des syndicats qui défileront de manière unitaire ? et c'est une première ? le 1er mai pour la fête du Travail.Pourquoi le ministre, aux commandes du ministère du Travail depuis le 15 janvier, est-il si peu présent dans le débat public ? Son staff rappelle invariablement qu'il consacre une bonne partie de son temps à se familiariser avec les dossiers sociaux, très techniques, et que les questions d'emploi, c'est-à-dire le chômage, les plans sociaux? ne sont pas de son ressort, mais relèvent de Bercy. Très attendu sur le lourd dossier de la dépendance des personnes âgées, il a préféré décaler la réforme. regard très politique Brice Hortefeux a également les « relations sociales » dans son portefeuille. Pourtant, certains de ses interlocuteurs syndicaux ont du mal à cerner le personnage. « On a moins de contacts qu'avec Xavier Bertrand. On le connaît peu. On travaille plus avec son cabinet (la plupart des conseillers techniques sont restés après le mini-remaniement) qu'avec l'homme », avoue ainsi Jacques Voisin, président de la CFTC. « Il y a forcément un contraste avec le vibrionnant Xavier Bertrand. En tant qu'homme, Brice Hortefeux est beaucoup plus chaleureux que l'image qui lui a été plaquée lorsqu'il était ministre de l'Identité nationale. Sur les questions sociales, il est toujours en apprentissage », ajoute Bernard Van Craeynest, dit BVC, président de la CFE-CGC. Très présent en Auvergne, sa terre d'élection, comme en témoigne son agenda ministériel, ce fidèle du président de la République, est avant tout un politique. Pour BVC, « plus que sa fonction ministérielle, c'est le politique qui l'intéresse ». Et son alter ego de la CFTC de poursuivre : « Il a un regard très politique sur les choses. Et lorsqu'il indique jeudi soir sur France 2 qu'il n'y aura pas de coup de pouce au Smic, je crains malheureusement que ce ne soit pas un ballon d'essai, mais une mesure déjà décidée. » I. M.

latribune.fr

12 Mai 2009, 1:38

Partager :