Grâce à l'automobile, la consommation résiste

C'est un peu d'eau au moulin de ceux qui plaident pour une politique de la demande directe et immédiate pour à la fois soulager le porte-monnaie des Français et sortir l'économie de la crise. En mars, les dépenses des ménages en produits manufacturés ont bondi de 1,1 % selon l'Insee, effaçant en petite partie le net recul observé en mars (? 1,8 %). Un rebond essentiellement dû à la hausse sensible des ventes d'automobiles (+ 2,9%), stimulées par la prime à la casse gouvernementale de 1.000 euros. Selon Patrick Devedjian, le ministre de la Relance, cette mesure a permis la vente de 100.000 véhicules supplémentaires au cours des quatre derniers mois.Problème, ce dynamisme risque d'être éphémère. « Dès que cette incitation disparaîtra, a priori en fin d'année, le marché automobile s'effondrera. En attendant, ce soutien se traduit simplement par une distorsion de la structure de la consommation des ménages : ce qui est dépensé pour acheter une voiture n'est pas disponible pour être consacré à d'autres postes », estime Alexander Law chez Xerfi. En témoigne notamment la quasi-atonie des dépenses en équipement du logement, dans le sillage du retournement du marché immobilier (+ 0,5%). Quelle soit homogène ou non, cette résistance de la consommation est-elle durable ? Les économistes sont plutôt sceptiques. « Les craintes liées à la hausse du chômage pourraient affecter négativement les décisions d'achat des ménages au cours des prochains mois », anticipe Clemente de Lucia chez BNP Paribas.hypothèse improbablePeut-on compter sur un autre effort direct de l'État pour doper l'activité de tel ou tel secteur ? Au regard de l'état des finances publiques, l'hypothèse est improbable. Les partisans d'une politique de la demande plus généreuse pourraient donc se contenter des effets à plus long terme qu'une mesure comme la loi Scellier, la nouvelle incitation fiscale gouvernementale, devrait provoquer. Destinée à attirer les investisseurs particuliers vers le marché de la pierre dans le neuf, celle-ci pourrait booster les ventes d'équipement du logement, comme l'avaient fait les dispositifs du même type lancés ces dernières années (Méhaignerie, Besson, Robien?). Mais ce n'est pas pour tout de suite. F.P.
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