L'économie britannique se stabilise

conjonctureBonne nouvelle : la Grande-Bretagne traverse sa pire crise depuis seulement trente ans. Alors qu'il y a quelques mois, le pays paraissait en proie à une dépression comparable à celle des années 1930, l'économie semble s'être stabilisée depuis deux mois. Selon le NIESR, un institut économique indépendant, le PIB a même progressé en avril et mai (de 0,2 % et 0,1 % respectivement).« Quand je visite le pays, l'humeur est plus légère », assure Richart Lambert, directeur du CBI, l'organisation patronale. Il cite notamment la reprise de l'activité dans les usines automobiles, l'accès des entreprises au crédit qui « ne se détériore plus » et le sauvetage des banques.Pas question cependant de perdre de vue l'image générale : les prévisions du CBI (? 3,9 % cette année, et + 0,7 % en 2010) ne tablent pas sur une reprise solide. Mais si ces prévisions se confirment, l'économie britannique aura reculé « seulement » de 4,8 % au total, soit une récession moins sévère que celle des années 1980 (? 5,9 %).L'un des signes positifs est en effet la stabilisation du marché immobilier. Les clients reviennent progressivement dans les agences immobilières : en mai, le nombre de prêts immobiliers approuvés a progressé pour la cinquième fois en six mois, et les prix ont crû de 2,6 %, selon l'indice Halifax. « Néanmoins, l'activité du marché immobilier reste faible », avertit Howard Archer, économiste à Global Insight. Sur douze mois, les prix sont en recul de 16 %. Autres signaux positifs : le retour de la confiance des entreprises, selon l'indice du CBI, même si le niveau reste bas ; un scénario de déflation de moins en moins probable et le maintien de la consommation courante, malgré un recul en mai.Deux raisons expliquent cette légère embellie. D'abord, les mesures de relance font sentir leurs effets. Ainsi, la baisse des taux d'intérêt à 0,5 %, dans un pays où les emprunts immobiliers sont souvent à taux variable, profite aux ménages. Tout comme la baisse des prix du gaz et de l'électricité, ainsi que la réduction de la TVA de 17,5 % à 15 % depuis décembre. « Ces mesures ont fourni un vrai coup de pouce aux ménages, qui ont pu augmenter leur taux d'épargne sans trop réduire leur consommation », note Ben Broadbent, chez Goldman Sachs, qui calcule que le revenu disponible des ménages a progressé de plus de 7 % cette année.effet de déstockageLa deuxième raison de l'amélioration est liée à un effet de déstockage. La crise financière a en effet poussé les entreprises à puiser dans leurs stocks, réduisant soudainement leur production. Mais la stabilisation de l'économie leur a permis de recommencer à produire. « Ces mouvements de déstockage sont beaucoup plus violents qu'autrefois, les entreprises travaillant désormais à flux tendu », note Ian McCafferty, économiste du CBI. Il s'agit donc plus d'un rattrapage, par définition temporaire, que d'une reprise. La crise est loin d'être finie. n
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