FERROVIAIREAlors que Veolia Transport a été choisi pour fusionner avec l'opérateur de transport urbain Transdev aux dépens de Keolis, filiale de la SNCF, cette dernière s'apprête à recevoir, en contrepartie d'un dossier politique, son lot de consolation, Veolia Cargo. Le directeur général de Veolia Transport, Cyrille du Peloux, acceptera en début de semaine l'offre ferme de rachat de la filiale de fret de Veolia par la SNCF et Eurotunnel (« La Tribune » du 16 juillet) grâce à leur alliance. La transaction portera sur près de 100 millions d'euros (dette excluse). La signature définitive nécessite la consultation préalable des instances représentatives du personnel dans les entreprises concernées.Veolia Cargo, qui pèse 188 millions d'euros de chiffre d'affaires, faisait partie du programme de cession de 3 milliards d'euros d'ici à 2012 de sa maison mère Veolia Environnement, qui traîne une dette de 16,8 milliards d'euros. En outre, le fret est un secteur en crise, le marché français ayant perdu 27 % de trafic (en trains-kilomètres) en un an. Tout cela n'a pas empêché l'opérateur ferroviaire Trenitalia de proposer près de 100 millions d'euros pour mettre la main sur Veolia Cargo. L'alliance de la SNCF, qui proposait, seule, près de 60 millions d'euros, et de l'exploitant du tunnel sous la Manche Eurotunnel, a mis fin aux ambitions du groupe italien.La SNCF, qui tenait particulièrement à faire barrage à ce concurrent, récupérera les actifs à l'international de Veolia Cargo, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Italie. Eurotunnel, qui pour l'heure assure un trafic fret restreint dans le tunnel sous la Manche, obtiendra les actifs français de Veolia Cargo. Ils représentent près du quart du chiffre d'affaires de Veolia Cargo (autour de 50 millions d'euros). « Cette transaction serait la première opération de croissance externe réalisée par Eurotunnel, rendue possible par la restructuration financière de 2007 », a précisé hier l'entreprise. La transaction serait financée sur fonds propres par Eurotunnel.La SNCF précisera, quant à elle en septembre son projet de redressement de sa branche fret, qui creusera ses pertes à plus de 600 millions d'euros cette année. L'acquisition de Veolia Cargo s'inscrit dans sa stratégie de favoriser le train entier (l'un des créneaux de l'opérateur privé) et de filialiser les activités rentables de fret SNCF. Marine Relinge

latribune.fr

07 Août 2009, 1:47

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