Thomson s'extrait in extremis du piège de sa dette

électroniqueThomson va pouvoir repartir sur de nouvelles bases. Après plusieurs mois de négociations et deux moratoires, le spécialiste des technologies de l'image est parvenu hier à un accord avec ses créanciers. Sa dette, sur laquelle il était en défaut depuis la fin de son exercice 2008, va faire l'objet d'une restructuration globale qui permettra de ramener l'endettement du groupe de 2,84 milliards à 1,55 milliard d'euros. Un niveau qualifié de « soutenable » par le groupe.Le dispositif retenu, qui devra être approuvé par les actionnaires en assemblée générale, prévoit différents mécanismes de conversion de dette en titres : une augmentation de capital de 350 millions d'euros, ouverte aux actionnaires existants, et garantie par les créanciers, correspondant à l'émission de 528 millions d'actions à 0,66 euro ; une émission d'obligations remboursables en actions, de 639 millions d'euros, ouverte aux actionnaires dans la limite de 75 millions d'euros ; enfin, pour 300 millions d'euros, des obligations liées aux produits de cessions d'actifs programmées par Thomson, c'est-à-dire Grass Valley (équipements vidéos pour professionnels), PRN (réseaux de télévisions publicitaires dans la grande distribution), et les 50 % détenus par Thomson dans Screenvision (régie publicitaire de salles de cinéma). À l'issue de ce processus, les actionnaires existants de Thomson ne détiendront plus que 15 % à 52 % du capital du groupe, le reste revenant aux créanciers.Le poids écrasant de la dette de Thomson, héritée d'une politique d'acquisition d'une pertinence discutée par les analystes, a été à l'origine de la descente aux enfers de la société. En 2008, le cours de Thomson avait perdu 90 % de sa valeur. Cette situation a abouti à l'éviction de l'ancien patron, Frank Dangeard, remplacé en septembre dernier par Frédéric Rose, venu d'Alcatel-Lucent. Aujourd'hui, Frédéric Rose compte recentrer Thomson autour de la fourniture de services aux créateurs de contenus. Le dirigeant, venu de l'opérationnel, a également souligné sa volonté d'intégrer les opérations du groupe, dont les entités fonctionnaient selon lui de façon beaucoup trop autonome.Hier, Thomson a également annoncé ses résultats préliminaires pour le premier semestre. Son chiffre d'affaires s'est contracté de 1,9 % à 1,8 milliard d'euros. Son résultat opérationnel a progressé de 21 à 51 millions d'euros. Le résultat net est ressorti en perte, à 325 millions d'euros, en raison de dépréciations liées essentiellement aux valeurs estimées de cession de PRN et Grass Valley, ce dernier actif faisant désormais l'objet de négociations exclusives entre Thomson et un acheteur.O. H.
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