Les mères de famille ont beau pâtir de pensions largement inférieures à celles des hommes, la Cour de cassation a décidé le 19 février dernier que leur principal avantage familial de retraite, la majoration de deux années de cotisation par enfant, allait à l'encontre de l'égalité homme-femme. Confronté au risque de voir les recours de pères se multiplier pour bénéficier de cette bonification, ce qui aurait aggravé le déficit de la branche vieillesse de la Sécu, le gouvernement a décidé de réformer dès la rentrée le dispositif actuel de « majoration de durée d'assurance » (MDA), via le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010. Pour les mères, c'est une mauvaise nouvelle, les femmes validant en moyenne vingt trimestres de moins que les hommes, même après ces bonifications. Seules 44 % d'entre elles ont une carrière complète, contre 86 % des hommes. La pension moyenne des femmes ne représente ainsi que 62 % de celle des hommes, alors même que les bonifications contribuent en moyenne à 20 % du montant de la pension des femmes. Pour ne pas aggraver ces écarts, le gouvernement tente de trouver une solution juridique qui compensera les inégalités de carrières. La piste privilégiée pour les enfants déjà nés serait d'attribuer une annuité de bonification à la mère au titre de l'accouchement, l'autre annuité étant à répartir au sein du couple. V. C.

latribune.fr

05 Sept 2009, 1:41

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