Russie et Chine attirent les PME françaises

Il faut se méfier des idées reçues. Alors que le déficit de la balance commerciale se creuse de mois en mois, en raison notamment d'une structure géographique de nos échanges déficiente, la France n'exportant pas assez vers les pays émergents les plus dynamiques, les résultats du premier baromètre Export dévoilé hier par Euler Hermes Sfac surprennent. « Même si les exportations tricolores se concentrent toujours pour le tiers d'entre elles vers la zone euro, les PME françaises, dans un contexte de crise économique et financière mondiale, choisissent de développer des marchés d'exportations plus lointains, plus dynamiques mais également de plus en plus risqués, notamment la Russie et la Chine », observe Michel Mollard, le président du directoire d'Euler Hermes Sfac. délocalisationsAinsi, si 13 % des exportations des PME clientes d'Euler prendront la direction de l'Allemagne en 2009, 7,7 % et 7,4 % d'entre elles seront respectivement destinées aux marchés russes et chinois selon l'assureur-crédit. Cette appétence pour « l'exotisme » est toutefois à relativiser puisque cette augmentation des exportations vers ces deux pays est à relier aux nombreuses délocalisations industrielles auxquelles les grands groupes ont procédé dans ces pays ces dernières années, notamment dans le secteur automobile. « Ce nouveau positionnement est courageux mais osé actuellement car les risques de défaillances des entreprises sont élevés dans ces pays. Une PME qui compterait sur sa stratégie d'exportation dans les pays émergents pour se développer prend peut-être des risques inconsidérés », indique Karine Berger, économiste en chef de l'assureur-crédit.Les autres enseignements de cette enquête sont assez classiques. Parmi les principaux freins à l'exportation, les 850 PME clientes d'Euler Hermes Sfac citent en priorité le manque de collaborateurs à l'international et un taux de change de l'euro face au dollar pénalisant. « Ces réponses indiquent clairement que les entreprises ont à la fois un problème de productivité, puisqu'elles n'atteignent pas une taille critique susceptible de leur permettre de créer une cellule dédiée à l'export, et de compétitivité. Un taux de change défavorable ne constitue pas à court terme un obstacle de taille à condition d'être un leader sur son marché. Ce n'est qu'au bout de cinq ans environ qu'un taux de change défavorable pénalise une entreprise », note Karine Berger. Fabien Piliu
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