Mobilisation générale après la tempête

Au minimum une semaine avant un retour à la normale. Après la tempête « Klaus » qui a frappé, samedi, le sud-ouest de la France et fait six victimes, électriciens, militaires, agents SNCF? s'efforcent d'en effacer les traces le plus rapidement possible. Sous le regard vigilant du chef de l'État. En déplacement hier à Bordeaux, Nicolas Sarkozy s'est félicité « que les leçons de 1999 (Ndlr?: 92 morts les 26 et 27 décembre) aient été tirées?: beaucoup plus de réactivité, moins de victimes, plus d'efficacit頻. Pour faire face aux conséquences de la tempête dont il estime le coût inférieur à celui de 1999 (7 milliards d'euros), le chef de l'État a évoqué la possibilité d'utiliser un fonds d'urgence de la sécurité civile de 3 millions d'euros et 19 millions d'euros réservés aux communes victimes de catastrophe naturelle. Tout en pressant les assureurs de faire leur travail.Dans les prochains jours, sur le terrain, priorité sera donnée à l'alimentation électrique. RTE, qui assure l'approvisionnement « en gros » et celui des grands clients industriels, aura besoin de cinq jours pour rétablir l'intégralité de son réseau. Un préalable pour qu'Électricité Réseau Distribution de France, qui alimente les particuliers, puisse servir tous ses clients. Après le pic de 1,7 million de foyers dans le noir samedi, 800.000 étaient toujours privés de courant hier soir.Rétablir le traficL'approvisionnement électrique conditionne également le rétablissement complet des liaisons ferroviaires. Si 1.000 agents de la SNCF s'activaient hier à dégager les voies, le trafic ne reprendra dans la région de Bordeaux que lorsque les passages à niveau et la signalisation seront à nouveau alimentés en électricité. De son côté, France Télécom a acheminé vers la région des groupes électrogènes, permettant de rétablir, d'ici au milieu de la matinée, 100.000 lignes fixes sur les 350.000 touchées. Mais les liaisons mobiles restent, elles, pénalisées par l'absence de courant.À plus long terme, parmi les premières victimes économiques de « Klaus », figure la filière bois de la région. La tempête aurait détruit 60 % des forêts dans le sud de la Gironde et dans les Landes, selon les estimations provisoires du syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest. Un coup dur pour une activité qui a réalisé, en 2007, un chiffre d'affaires de 26,6 millions d'euros et dont dépendent 34.000 emplois directs. Outre les pertes de futures récoltes, les producteurs s'inquiètent d'une arrivée massive de bois sur le marché qui en ferait chuter les cours. Chantal Jouanno, la secrétaire d'État à l'Écologie, qui se déplacera en Gironde et dans les Landes demain, a promis des mesures afin de « garantir le niveau des cours ». De son côté, Michel Barnier a annoncé qu'il solliciterait le « fonds de solidarité européen », dédié aux catastrophes naturelles et doté de 1 milliard d'euros. L'impact précis de la tempête sur l'économie de la région ne sera toutefois pas connu avant plusieurs semaines.
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