L'Allemagne étend le salaire minimal à six nouvelles branches

L'Allemagne fait un pas de plus vers les salaires minimaux. Jeudi, le Bundestag a étendu à six branches cette pratique encore assez marginale outre-Rhin. Les salariés des secteurs des soins à la personne, de la sécurité, de la blanchisserie industrielle, de la formation professionnelle et du ramassage des déchets, ainsi que ceux réalisant certains travaux miniers bénéficieront donc désormais d'un tarif plancher. Avec les salariés intérimaires, ce sont environ 1,9 million de personnes qui sont nouvellement concernées.Jusqu'ici, elles étaient 1,8 million à être déjà assurées de toucher un salaire minimal dans les secteurs de la construction, de la distribution postale et de la propreté des bâtiments. Les niveaux de salaires seront néanmoins très différents selon les branches et les régions, car il n'y a pas de règle unique : un agent de sécurité à l'Est ne pourra être payé moins de 6 euros l'heure, mais un formateur à l'Ouest aura un salaire garanti de 12,28 euros. Par ailleurs, la grande coalition a pavé la route à une future extension de cette mesure à d'autres branches en cas d'accord des partenaires sociaux.échange de bons procédésLa question du salaire minimal est très sensible outre-Rhin. En raison de l'autonomie des partenaires sociaux, aucune décision nationale n'a jamais été adoptée sur le sujet. Au sein de la grande coalition, le débat sur le sujet a longtemps été vif entre les sociaux-démocrates du SPD, partisans d'une généralisation du salaire minimal, et l'Union CDU-CSU d'Angela Merkel, qui redoute la remise en cause de cette autonomie et la perte de compétitivité du pays.Selon la presse allemande, le vote de jeudi serait un échange de bons procédés entre les deux membres de la coalition. L'Union a accepté l'élargissement des salaires minimaux pour « remercier » le SPD d'avoir cédé sur l'introduction de baisses d'impôts dans le second plan de relance. Cela ne s'est évidemment pas fait sans grincements de dents. Dix députés de l'Union ont ainsi voté contre le texte, et les libéraux du FDP, qui ont actuellement le vent en poupe dans les sondages, ont déploré une décision qui, selon eux, intervient « au plus mauvais moment », en pleine récession.Quant au patronat, il s'avouait sonné. Le président de leur confédération, la BDA, Dieter Hundt a ainsi avoué qu'il ne croyait pas une telle loi « possible avec la CDU-CSU ».Romaric Godin, à Francfortles libéraux du fdp, qui ont le vent en poupe, déplorent cette décision.
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