Comme 3.500 autres riches mexicains, l'actrice Laura Zapata pensait qu'investir ses économies en dollars en les confiant à la compagnie financière du millionnaire texan Allen Stanford était la chose la plus raisonnable à faire en ces temps de crise. Son nom vient pourtant de rejoindre une liste de milliers d'épargnants floués. Selon la SEC, le gendarme de la Bourse américaine, la fraude s'élèverait à 8 milliards de dollars. À Mexico, certaines victimes se sont ainsi réunies devant les bureaux de la filiale de l'entreprise américaine pour réclamer leur argent, après avoir reçu une lettre leur annonçant que « les employés et affiliés de Stanford ont l'ordre de ne plus parler aux clients » ! tournure scandaleuseMêmes scènes de désespoir à Lima, à Panama ou à Bogota, où les succursales du groupe ont été suspendues. De fait, 75 % des placements frauduleux du groupe appartiendraient à des Latino-Américains, selon le « Wall Street Journal ». Mais, au Mexique, l'affaire prend une autre tournure depuis que la chaîne de télévision ABC a révélé que les autorités américaines enquêtaient sur une opération de blanchiment d'argent pour le compte d'un cartel de la drogue local. De quoi faire passer le malheur des épargnants mexicains au second plan. Ce qui n'empêche pas ces derniers de vouloir déposer une plainte commune aux États-Unis. « Ceux qui ont investi au Mexique devraient récupérer leurs fonds », explique Luis Fabre, vice-président de la Commission mexicaine de défense des usagers de services financiers. Ceux qui ont souscrit des placements illégaux dans des paradis fiscaux auront évidemment plus de mal. Ces derniers n'hésitent pourtant pas à dénoncer le manque d'information de la part de la société texane, qui opérait via la Stanford International Bank, basée à Antigua. Frédéric Saliba, à Mexicoaf

latribune.fr

10 Mars 2009, 1:28

Partager :