Les équipementiers dans une situation « intenable »

Les équipementiers automobiles sont dans la tourmente. Constructeurs et gouvernement s'en alarment. « Aujourd'hui, le marché va au mieux se stabiliser à 20 % ou 25 % en dessous de son régime antérieur. Et cette chute est doublée par la résorption des stocks » des constructeurs, a martelé hier Jacques Monnet, délégué général de la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev), à l'issue d'une audition devant les commissions des Finances et des Affaires économiques du Sénat. Des chutes de production de 40 % à 50 % ont été enregistrées dès décembre, selon lui. Certains équipementiers ont noté « un chiffre d'affaires, au premier trimestre, de 40 % inférieur à celui de l'an dernier », a-t-il expliqué, ajoutant : « Lorsque ceci se maintient pendant plusieurs mois, la situation de trésorerie des entreprises devient intenable. »« Depuis trois à quatre semaines, le problème majeur est la relation avec les fournisseurs », a souligné Patrick Pelata, directeur général délégué de Renault, qui redoute des ruptures d'approvisionnement. C'est « le problème numéro un », a renchéri Christian Streiff, président de PSA, également devant le Sénat.Signe de l'inquiétude ambiante et de l'importance de la filière dans le tissu industriel français, le gouvernement multiplie annonces et visites. Luc Chatel, secrétaire d'État à l'Industrie, était ainsi, hier, à Cerizay (Deux-Sèvres), au siège du carrossier Heuliez, pour présenter aux salariés l'action du gouvernement. Nicolas Sarkozy avait promis, mardi, 10 millions d'aides à l'entreprise qui a besoin de 45 millions pour sa survie.Le gouvernement a, en outre, annoncé hier la nomination de l'ingénieur des mines Claude Trink comme commissaire à la réindustrialisation de l'Oise. L'annonce en a été faite par le conseiller social du chef de l'État, Raymond Soubie, qui s'exprimait devant des journalistes, après avoir reçu une délégation syndicale de l'usine Continental de Clairoix, laquelle doit fermer en 2010. Les salariés du site, qui manifestaient hier à Paris, ne se sont guère, toutefois, déclarés rassurés par leur visite à l'Élysée.« les aides n'arrivent pas »La députée socialiste Marie-Françoise Perol-Dumont, présidente du conseil général de la Haute-Vienne, a pour sa part demandé au gouvernement d'accélérer les aides promises. « Les annonces de mesures se succèdent, les milliards semblent s'additionner. Mais, sur le terrain, dans les entreprises, les aides et les subsides promis n'arrivent pas », a-t-elle assuré.
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