Les investisseurs préfèrent H&M à Inditex

Inditex, propriétaire de la marque Zara, a refait hier une partie de son handicap boursier. Le titre du distributeur textile espagnol, numéro un européen du secteur avec un chiffre d'affaires de 10,4 milliards d'euros en 2008 (+ 10,3 %), a gagné jusqu'à 7 %, après la présentation de ses comptes annuels. Un bond qui a ramené à 11 % la baisse de l'action depuis janvier. Cette baisse contraste avec la hausse de près de 7 % du cours du suédois H&M, numéro deux du secteur en Europe. Et elle vaut au titre Inditex de se payer 13,8 fois seulement ses bénéfices, quand H&M affiche un multiple de 16,5, selon les données de l'agence Bloomberg.L'action Inditex s'est moins bien comportée que celle de son rival, depuis janvier, pour deux raisons principales. D'abord, Inditex ne réalise pas moins de 34 % de son chiffre d'affaires en Espagne, un pays particulièrement touché par la crise économique. Le marché espagnol du textile a d'ailleurs fléchi de 3,5 % l'an dernier. Mais Inditex a trouvé le moyen d'accroître ses ventes en Espagne de 1 %. Positionnées sur des vêtements « tendance » à prix abordables, les enseignes du groupe marchent plus que jamais sur les plates-bandes des marques haut de gamme en cette période de récession. Si bien que le bénéfice net s'est maintenu à 1,25 milliard d'euros en 2008, ce qui permet à Inditex de proposer un dividende stable, à 1,05 euro par action.dérapage des coûtsAvec un positionnement similaire à celui d'Inditex mais plus « cheap », H&M, qui présente ses comptes du 1er trimestre ce matin, devrait lui aussi avoir tiré son épingle du jeu. Les analystes sondés par l'agence Reuters tablent sur une progression de 1 % du bénéfice avant impôts, à 4,1 milliards de couronnes suédoises (0,38 milliard d'euros). Si les analystes ne se montrent pas plus optimistes, c'est notamment en raison de la remontée du dollar, qui renchérit le coût des approvisionnemenents de H&M. Ce dernier se fournit essentiellement en Asie. Inditex, au contraire, s'approvisionne au plus près de ses lieux de commercialisation. Une politique qui réduit également le coût du transport. Le dérapage des coûts, voilà la deuxième raison pour laquelle les investisseurs sont fâchés avec Inditex. Mais le groupe les a rassurés hier, avec des investissements qui n'excéderont pas 600 millions d'euros cette année, contre 937 millions en 2008.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.