Les derniers mois ont été éprouvants pour les Bourses traditionnelles. Les difficultés conjoncturelles sont venues s'ajouter à une révolution structurelle : l'organisation de la concurrence entre marchés réglementés, plates-formes alternatives et les banques. Au premier trimestre 2009, alors que les principaux indices boursiers n'ont connu leur point bas qu'au 9 mars, 1.748 milliards d'euros ont été échangés sur les marchés européens, contre 4.621 milliards un an plus, selon les calculs du cabinet Equinox Consulting. Soit 60 % de décrue, expliquée pour les deux tiers par la chute des cours et pour un tiers par l'érosion des volumes de transaction. Et les chiffres publiés par le London Stock Exchange ou Deutsche Börse pour le mois d'avril ne témoignent pas encore d'un retournement de tendance (comparé aux chiffres d'avril 2008).Aujourd'hui, le London Stock Exchange (hors Borsa Italiana) apparaît toujours comme le premier marché européen, avec 20,8 % des volumes d'échanges observés. Mais son avance est menacée. En décembre et février, sa part est tombée à 17,2-17,3 %, selon Equinox Consulting. Euronext et Deutsche Börse sont à respectivement 19,6 % et 16,1 %. Chi-X est devenu un acteur incontournable de l'exécution des ordres, avec une part de marché de 11,3 % des montants échangés ? au quatrième rang ?, contre 6,8 % en juillet dernier. D'un lancement plus récent, Bats et Turquoise pesaient en mars 4 % et 1,4 % respectivement. Or les plates-formes alternatives sont bien décidées à en découdre, via une offre de services élargis passant par des dark pools (lire ci-dessus) ou des tarifs agressifs. Il faudra en outre compter sur un éventuel détournement de la liquidité des Bourses traditionnelles vers les banques qui lancent leurs propres moteurs d'exécution des ordres. En France, Société Généralecute; Générale et CA Chevreux se sont lancées. C. FR.

latribune.fr

08 Juin 2009, 1:39

Partager :