Les réactions mesurées de Pékin au nouvel essai nucléaire de la Corée du Nord dénotent une moindre détermination à sévir que d'autres pays ? « En dehors de la Chine, les autres États ont moins de prise sur la Corée du Nord. Séoul pourrait décider de mettre fin à ses investissements chez son voisin. Mais on voit avec l'exemple de Kaesong (enclave économique en Corée du Nord ouverte aux investissements sud-coréens) que la Corée du Nord a pris les devants en remettant en cause les contrats qui la liaient avec des entreprises sud-coréennes. Le Japon ne dispose plus de beaucoup de marge de man?uvre. On pourrait imaginer qu'il menace d'abattre un éventuel prochain missile que tirerait Pyongyang au-dessus de la mer du Japon. Il en avait fait la menace en avril lors du tir d'une fusée par la Corée du Nord. Mais le fera-t-il vraiment ? »conséquencesEt côté occidental ? « Les États-Unis n'ont guère de relations avec la Corée du Nord, tout comme la France. Donc il ne reste que la Chine. Elle peut décider, si elle le souhaite, d'arrêter d'alimenter la Corée du Nord notamment en carburant, vital pour celle-ci, et d'interrompre tout trafic commercial à la frontière sino-nord-coréenne. Mais Pékin le souhaite-t-il ? La Chine craint l'implosion du régime nord-coréen, avec toutes les conséquences que l'effondrement d'un pays à ses frontières pourrait avoir sur elle à commencer par l'afflux massif d'immigrants. »Il reste la négociation à six ? « En se retirant des négociations à six, Pyongyang a voulu exprimer qu'il n'était plus utile de tenir ces discussions sur sa dénucléarisation. Et l'essai auquel elle a procédé hier est un message en ce sens à l'envoyé spécial de Barack Obama pour la Corée du Nord, Stephen Bosworth, qui a effectué une tournée dans la région pour recueillir un large soutien en faveur du retour de Pyongyang à la table des négociations. Si les six décident de montrer les dents y compris la Chine, cela est possible. » L. C.

latribune.fr

08 Juin 2009, 1:37

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