oman« Lorsque les Français prononcent le titre de mon dernier roman ?Nuit d'été en Toscane?, j'entends systématiquement ?Nudité en Toscane? », s'amuse Esther Freud, l'arrière-petite-fille de l'inventeur de la psychanalyse. La formule, plus lacanienne que freudienne, n'en charrie pas moins son lot de vérité. Car il s'agit bien, ici, d'une mise à nu. éveil des sensNous sommes en 1981 et Diana s'apprête à convoler avec le prince Charles. C'est ce moment-là que choisit le célèbre historien Lambert Gold, pour inviter sa fille ? Lara ? chez une amie en Toscane. Plongée au c?ur d'une communauté britannique aisée, la jeune fille va connaître ses premiers émois amoureux dans les bras de Kip, un jeune héritier de son âge, alors que rôde autour d'elle le dangereux Roland.Il y a quelque chose d'extrêmement sensuel dans ce roman, Esther Freud ayant d'emblée su trouver une adéquation entre la beauté de la Toscane et la mise en éveil des sens. Ouïe, odorat, toucher? tous sont ici convoqués à travers des descriptions quasi charnelles de fruits, de paysages, ou de sensations. Jusqu'à faire ressentir cette région d'Italie de manière physique.La romancière britannique réussit aussi un portrait d'adolescente d'une rare justesse. « Il y a toujours quelque chose d'autobiographique dans mes romans », souffle la fille du peintre Lucian Freud, dont chaque livre ajoute une pièce au puzzle familial. Et c'est probablement du côté du père qu'il faut chercher cette fois-ci.Yasmine Youssi« Nuits d'été en toscane », Albin Michel, 320 p., 19,50 ?.

latribune.fr

08 Juin 2009, 1:40

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